Les pères fondateurs
1. Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal (1906-2001)
Ami d’Aimé Césaire, agrégé de grammaire, ministre conseiller au début de la Ve République, académicien, il quitte le pouvoir volontairement en 1980. Il pense que l’édification d’un « Commonwealth à la française » permettra d’éviter l’émiettement qui guette l’Afrique francophone nouvellement indépendante et de ménager des liens privilégiés avec l’ancienne métropole. Il expose son projet de « communauté francophone » en juin 1966, lors du sommet de l’Organisation commune africaine et malgache à Tananarive (Madagascar) devant les chefs d’État africains. Quelques propos célèbres : « Dans les décombres du colonialisme, nous avons trouvé cet outil merveilleux, la langue française ! » « La Francophonie, c’est cet humanisme intégral qui se tisse autour de la Terre, cette symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races, qui se réveillent à leur chaleur complémentaire… »
2. Habib Bourguiba, président de la Tunisie (1903-2000)
Après des études de droit et de sciences politiques, devenu avocat, il fonde le parti Néo Destour en 1934 et devient le président de la Tunisie en novembre 1957 après l’abolition de la monarchie. Il instaure la laïcisation de l’État, réforme le statut des femmes, interdit la polygamie et autorise le divorce et l’avortement. Il a notamment déclaré : « La langue française et la Francophonie concourent à édifier une Tunisie moderne et ouverte. »
3. Hamani Diori, premier président du Niger (1906-1989)
Député à l’Assemblée nationale française en 1946, vice-président en 1957, il fonde le Parti progressiste nigérien et est à l’origine du Rassemblement démocratique africain avec le président ivoirien Félix Houphouët-Boigny. Il devient le premier président du Niger en novembre 1960.
4. Norodom Sihanouk, roi du Cambodge (1922-2012)
Il a toujours clamé haut et fort son attachement à la francophonie, qu’il a utilisée comme « arme » de libération de son pays.
Hommage d’Abdou Diouf…
… aux anciens Secrétaires généraux de l’Agence de coopération culturelle et technique et de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (Paris, 26 juin 2014) François Owono-Nguéma, Jean-Marc Léger Roger Dehaybe, Dan Dicko Dankoulodo, Paul Okoumba d’Okwatsegue : « Il n’y a pas d’avenir possible sans passé assumé... [et] faire sienne l’idée que l’accomplissement d’un grand dessein est toujours une œuvre collective. »
Histoire de l’OIF
Sous l’impulsion des présidents Léopold Sédar Senghor (Sénégal), Hamani Diori (Niger), Habib Bourguiba (Tunisie) et du prince Norodom Sihanouk (Cambodge), 21 pays signent, le 20 mars 1970 à Niamey (Niger), le traité instituant l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), une institution fondée autour du partage d’une langue commune, le français, « chargée de promouvoir et de diffuser les cultures de ses membres et d’intensifier la coopération culturelle et technique entre eux ». L’ACCT est devenue en 1998 l’Agence intergouvernementale de la Francophone (AIF), et en 2005 l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). L’OIF compte aujourd’hui 77 États et gouvernements. Elle intervient dans la promotion de la langue française et la diversité culturelle et linguistique, la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme, l’éducation et la formation, le développement durable et la solidarité, la culture numérique, la jeunesse, l’égalité femmes-hommes, etc.
Secrétaires généraux de l’OIF
Boutros Boutros Ghali (Égypte) 1998-2002 ; Abdou Diouf (Sénégal) 2002-2006, 2006-2010, 2010-2014.
Les candidats au poste de Secrétaire général de l’OIF (29-30 novembre 2014)
Le Congolais Henri Lopes actuel ambassadeur du Congo à Paris, doyen des ambassadeurs ; le Burundais Pierre Buyoya, ancien président, ancien haut représentant de l’Union africaine ; la Canadienne Michaëlle Jean, ancienne gouverneure du Québec ; le Mauricien Jean-Claude de l’ Estrac, actuel secrétaire général de la Commission de l’océan Indien.