Numéro spécial Francophonie : L’Afrique, avenir de la francophonieDimanche 16 Novembre 2014 - 3:30 Le xxie siècle voit les rapports de force internationaux se modifier, avec une redistribution multipolaire des cartes. Dans cet espace remodelé des rivalités et ententes stratégiques, l’Afrique est un acteur politique et économique majeur. Se pose logiquement la question de l’avenir de la francophonie sur le continent Selon l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l’Afrique, en effet, représente dans le monde plus de 35% des 274 millions de locuteurs français. Si la communauté organique et spirituelle d’Afrique francophone est héritière des empires coloniaux, elle s’organise néanmoins autour de valeurs universelles humanistes dont la langue française permet la transmission à travers les siècles. À l’heure où le continent connaît une croissance économique forte et une refonte des régimes de gouvernance politique, l’Afrique francophone est toutefois concurrencée par l’Afrique anglophone. Effectivement, la langue de Shakespeare est internationale, directement utilisée dans le monde des affaires. Elle renvoie autant au pragmatisme qu’au dynamisme anglo-saxon. En somme, la langue anglaise est associée au concret, liée à l’activité économique. Inversement, la langue de Molière, quoique connue sur toute la Terre, évoque les arts, les lettres et l’histoire propres à une nation. Elle s’attache à un passé spécifique et glorieux. En bref, la langue française a un sens plus orienté vers l’idéal et la rhétorique. Cependant, même si cette distinction entre Afrique francophone et Afrique anglophone est loin d’être aussi radicale, elle a le mérite de poser certains grands curseurs. Par conséquent, le XVe sommet de la Francophonie se tenant les 29 et 30 novembre 2014 à Dakar au Sénégal offre l’opportunité d’une réflexion sur la mise en œuvre de moyens efficaces capables de consolider la Francophonie institutionnelle en tant que promotrice de démocratie politique et sociale, de croissance économique, d’universalisme intellectuel, de gouvernance, d’infrastructures ou d’intégration régionale. Et dans le cadre du partenariat entre la France et l’Afrique francophone, c’est le principe d’égalité qui doit guider les décisions des hautes instances. Les près de 100 millions d’Africains francophones attendent que les promesses soient converties en actes. Telle est la condition sine qua non de l’avenir de la francophonie en Afrique. Journaliste et diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris, Aurélie Ganga fait est vice-présidente de Go Between. Blog : aurelieganga.com Aurélie Ganga |