Nucléaire iranien : la communauté internationale salue la mise en œuvre de l’accord signé avec les grandes puissances

« L’Iran a appliqué toutes les mesures requises [aux termes de l’accord de juillet, ndlr] pour permettre l’entrée en vigueur de cet accord », a annoncé le même jour à Vienne, en Autriche, le secrétaire général de l’AIEA, Yukiya Amano, dans un communiqué. C’était à l’issue d’une réunion à laquelle participaient les chefs de la diplomatie iranienne, européenne et américaine.

Juste après cette annonce, l’Union européenne a adopté la décision et levé ses sanctions économiques et financières contre l’Iran. Aux Etats-Unis, le président Barack Obama s’est exprimé depuis la Maison Blanche pour annoncer également la levée des sanctions de son pays contre l’Iran et évoqué les avantages que confère cet accord pour les Iraniens. « Je veux encore une fois m’adresser directement au peuple iranien. Après cet accord sur le nucléaire, vous, et surtout les jeunes iraniens, avez l’opportunité de commencer à tisser de nouveaux liens avec le monde », a-t-il déclaré. « A mes concitoyens, avec les progrès que nous avons réalisés, des Américains qui rentrent à la maison et l’Iran qui a renoncé à son programme nucléaire, nous avons la preuve de ce que nous pouvons réussir en alliant la force à la sagesse. », a-t-il ajouté.

La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est félicitée de « la pleine mise en œuvre de l’accord nucléaire avec l’Iran ». De son côté, la Grande Bretagne a qualifié cette mise en œuvre de l’accord nucléaire entre l’Iran et les grandes puissances d’« importante étape » qui rend « le monde plus sûr ». L’Allemagne a parlé d’un « succès historique de la diplomatie » tandis que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a salué une « étape majeure ».

Signé en juillet dernier, l’accord sur le nucléaire iranien a mis fin à plus d’une décennie d’isolement diplomatique de l’Iran, dont l’économie a été lourdement pénalisée par les sanctions occidentales. Le texte garantit le caractère civil du nucléaire iranien et rend presque impossible la construction d’une bombe atomique.

Pour ce qui est des sanctions occidentales qui étaient concentrées sur des secteurs clés (défense, pétrole, finances), elles ont entraîné le placement sur une liste noire de 92 Iraniens et 466 sociétés ou groupements. Leurs avoirs sont gelés alors que les personnes concernées sont interdites de visas pour l’UE et les Etats-Unis.

La levée des sanctions portant sur le commerce du pétrole iranien permettra la hausse des revenus du secteur, estimée à quelque13,7 milliards d’euros, malgré la baisse des prix mondiaux. Quant à la levée des sanctions financières, elle favorise la reprise d’échanges bancaires normalisés. Ce qui devra permettre un retour des investisseurs étrangers dans le pays. La Banque mondiale estime que ces investissements atteindront 2,7 à 3,2 milliards d’euros dans environ deux ans, soit le double du niveau de 2015.

Pour l’heure et en dépit de la mise en œuvre de l’accord, les personnes et entités touchées par des sanctions ne seront pas du coup retirées de la liste noire. Les sanctions liées à l’interdiction d’importer ou de fabriquer des armes et missiles balistiques vont rester tout aussi en vigueur puisque leur levée est prévue ultérieurement par l’accord. Au sujet des armes, le président américain a tenu de préciser: « Et concernant son programme de missiles balistiques, nous continuerons à imposer des sanctions. Le récent test est par exemple une violation des obligations internationales de l’Iran. En conséquence, les Etats-Unis imposent de nouvelles sanctions sur des individus et des compagnies qui participent à ce programme.» Il a évoqué les désaccords qui persistent entre les Etats-Unis et l’Iran. « Nous resterons vigilants. Nous nous opposons toujours vigoureusement aux déstabilisations dont l’Iran est responsable, ses menaces contre Israël, et nos partenaires du Golfe, son soutien à des groupes violents en Syrie et au Yémen », a souligné Barack Obama.

Malgré l’entrée en vigueur de l’accord sur le nucléaire iranien, le Premier ministre israélien,  Benyamin Netanyahu, a assuré que son pays restera prudent face au gouvernement iranien. « Même après avoir signé l’accord nucléaire, l’Iran n’a pas abandonné ses ambitions de se doter d’armes nucléaires et continue à déstabiliser le Moyen-Orient et à répandre la terreur à travers le monde en violant ses engagements internationaux », a dénoncé  Benyamin Netanyahu. Il a averti qu’Israël allait « surveiller l’application de l’accord ».