Navarro Vals, « l’homme de Jean-Paul II » s’est éteint

C’est à l’âge de 80 ans que Joaquim Navarro Vals s’est éteint à Rome mercredi soir. Pendant 22 ans, ce médecin-psychiatre espagnol qui n’a jamais exercé, a été appelé du journalisme pour prendre le poste prestigieux de porte-parole du Saint-Siège, c’est-à-dire du pape. Avant que Jean-Paul II ne l’appelle à cette responsabilité, aucun non-prêtre n’avait jamais assumé une telle fonction aux côtés du chef de l’Eglise catholique dans l’histoire.

On a murmuré que son appartenance à la puissante organisation catholique de l’OPUS Dei lui a facilité le rapprochement avec le pape polonais. Tout est-il que c’est sur lui, alors qu’il était dirigeant de l’association de la presse étrangère en Italie, que le Saint-Père porta son dévolu en 1984. Et de l’avis de tous, à commencer par son successeur immédiat le jésuite italien Federico Lombardi, Navarro Vals s’est acquitté de sa tâche avec un sans-faute à reconnaître. « C’était un inimitable maître de communication au service de l’Eglise », a assuré le père Lombardi.

Tous au Vatican aujourd’hui reconnaissent qu’en le prenant à ses côtés jusqu’à faire de lui sa voix presqu’exclusive, le pape Jean-Paul II ne s’était pas trompé. Il avait même innové dans la tradition, puisqu’aujourd’hui encore le pape actuel a fait appel à un laïc (un non-prêtre) américain, Greg Burke, pour être son porte-parole. Navarro Vals qui est mort de cancer, avait quitté ses fonctions en 2006, quinze mois après le décès de Jean-Paul II. Il avait été remplacé par le jésuite Federico Lombardi qui n’a pas eu la tâche facile sous le pontificat de l’Allemand Benoît XVI qui devait finir par démissionner en 2013, une première dans l’histoire de l’Eglise catholique.