Mili Mildred Moukenga : « Autonomiser les femmes revient à autonomiser une grande partie de la population »Vendredi 27 Novembre 2015 - 14:55 Essentiellement consacrée à la formation, cette année, Femme Modèle a voulu au travers de ses activités ponctuelles rendre formelles toutes ces entreprises (maquillage, de la transformation du manioc et de la gestion des entreprises) et surtout encourager les femmes et les filles à exercer leurs métiers sans complexe. Autonomiser donc les femmes revient à autonomiser une grande partie de la population et pour Mili Mildred Moukenga, présidente de l’association Femme Modèle, il parait plus qu’urgent de permettre aux femmes et filles sans activités professionnelle d’apprendre un métier régénérateur de bénéfice afin que celles-ci deviennent financièrement autonomes. Rencontre.
Mili Mildred Moukenga : Cette année on a lancé des formations parce les années précédentes on a eu à financer des femmes qui avaient des activités, question de les aider à promouvoir et à maintenir leurs commerces. Mais on s’est vite rendu compte qu’il était très important que ces femmes aient une formation à la base. En effet, on peut avoir des moyens pour débuter une activité mais au final si on n’a pas des prés requis, pour pouvoir mener à bien cette activité c’est vraiment difficile pour ses femmes de s’en sortir. L.D.B :Dans quel secteur les femmes ont été formées ? M.M.M :Parmi les formations il y a eu le maquillage, la fabrication de manioc, et nous avons voulu leur apporter un plus, en leur offrant une formation en gestion d’entreprise. D’où la collaboration avec Benedicte Lievremont, responsable des Programmes « Congo entreprises développement», que j’ai rencontrée lors de la journée de l’Union Européenne. Grâce à cette collaboration, j’ai pu inscrire des femmes qui voulaient avoir des notions de base sur la gestion. Et « Congo entreprise développement » a encourager les femmes à payer une partie de leur formation tandis que Femme Modèle se chargeait du reste. Cette politique a motivé les femmes à etre régulièrement aux cours vu qu’elles avaient payé une partie de leur formation. L.D.B : Combien a couté la formation ? M.M.M : 20.000Fcfa, nous avons apporté 10.000 Fcfa et les femmes aussi ont fait autant. Ça a été une belle stratégie, parce que cela a incité les femmes à se surpasser vu qu’elles avaient contribué à leur formation. Malheureusement toutes les femmes inscrites ne sont pas venues et c’est fort dommage. On rencontre tout le temps cette abnégation des femmes à la formation, lorsque nous avons fait les formations précédentes nous avons été confrontées à ce problème. Les femmes sont pressées de recevoir des financements mais n’accordent pas d’importance à la formation, car elles n’ont pas la volonté, ni même la patience d’apprendre. Elle ne savent pas qu’il y a plusieurs étapes avant d’arriver au sommet. Avoir le financement ne suffit pas, il faut des connaissances pour bien gérer son entrepris. Donc pour moi, c’est très important d’avoir des notions de base en gestion pour évoluer dans n’importe quel commerce. L.D.B : Peut-on dire que Femme Modèle a servi de relais entre Congo Entreprise et Développement et les femmes ? M.M.M : En quelque sorte, et la majorité des femmes qui ont suivi la formation, sont celles qui sont passées par Femme Modèle. Notre travail cette année a consisté à susciter une envie quelconque aux femmes à apprendre un métier car les eles sont peu habituées à se prendre en charge dans notre société. Mais il est mieux qu’elles commencent à se prendre en charge afin qu’elles aussi participent au développement économique du Congo par le biais de leurs diverses activités. Qu’elles comprennent enfin que, quand on est financièrement autonome, on est plus épanoui, et qu’on peut faire certaines choses par soi- même et ça évite qu’on soit toujours victime. Il faut que les femmes se réveillent car être autonome financièrement évite la précarité. L.D.B : Quelles sont les femmes qui ont suivi cette formation ? M.M.M : Ce sont des femmes de tous horizons. L’essentiel à la base a été leur engouement d’apprendre et cela me suffit amplement.
Propos recueillis par Berna Marty Légendes et crédits photo :Mili Moukenga, présidente de l'association Femme Modèle Notification:Non |