Migration : l'Afrique envisage des politiques coordonnées31-10-2017 15:30 Les représentants de plusieurs pays du continent se réunissent du 30 octobre au 1er novembre, dans la ville balnéaire de Skhirat au Maroc, pour lancer une réflexion susceptible de les amener à mieux défendre les intérêts du continent en la matière. La rencontre s’inscrit dans le cadre du mandat panafricain confié en mars au roi du Maroc, Mohammed VI, pour élaborer une « vision commune » sur le programme migratoire de l’Union africaine (UA). Elle revêt une importance capitale puisque les propositions qui y sont faites seront soumises au prochain sommet de l’UA, en janvier, à Addis-Abeba. De plus, la question migratoire sera un des grands sujets du prochain sommet UE-UA prévu fin novembre à Abidjan, en Côte d'Ivoire, alors que les Européens cherchent par tous les moyens à limiter l’afflux des clandestins. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a souligné que pour l’élaboration d’un programme continental sur la migration, « l’Afrique doit parler d’une seule voix, imposer son agenda au lieu de subir les agendas des autres ». « La migration africaine est d’abord intra-africaine : sur 8 Africains qui se déplacent, 7 restent en Afrique. La migration est majoritairement régulière (légale) : seulement 15% de la migration internationale est irrégulière. Et enfin, 85% des gains des migrants restent dans les pays d’accueil », a ajouté le chef de la diplomatie marocaine, qui a évoqué l’importance des politiques nationales et leur coordination. Il s’exprimait devant une quinzaine de ministres représentant les sous-régions du continent, différentes organisations internationales et des experts qui prennent part aux débats. Pour sa part, le ministre guinéen de la Sécurité, Abdoul Kabélé Camara, a dit que « des réponses cohérentes doivent prévenir les méfaits de la migration irrégulière qui affecte la jeunesse africaine ». « La migration représente un pilier important de développement (…). Aucun Etat ne peut agir seul », a pour sa part souligné Louise Arbour, la représentante du secrétaire général de l’ONU, en plaidant pour un « pacte mondial sur la migration ». Le Maroc, qui a réintégré l’UA début 2017, a adopté, en 2013, une nouvelle politique migratoire et mené deux campagnes de régularisation de clandestins, pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne. Le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU estime que près de 145 000 migrants sont arrivés cette année en Europe du sud par la mer depuis l’Afrique et près de 2 800 sont morts ou ont disparu pendant la traversée. Nestor N'Gampoula Notification:Non |