Migrants : le Premier ministre italien défend les ONG

« Je remercie les bénévoles, les garde-côtes et la marine qui sauvent des vies chaque jour. Nous, nous en sommes fiers ». Paroles de Paolo Gentiloni, Premier ministre italien, qui tombent comme un soutien aux ONG de secours aux migrants en perdition en Méditerranée. Ces jours derniers des voix principalement à droite et même au sein de son gouvernement divisé ont semblé mettre le PM dans l’embarras. Il vient briser un silence qui pouvait être diversement interprété.

« Le phénomène des migrants sera de longue durée. A long terme, il faudra créer développement et croissance dans les pays d'origine. À court terme, il faut retirer le monopole des flux aux trafiquants », a souhaité le Premier ministre. Le procureur de Catane, au sud de l’Italie, soutient avoir la preuve que des ONG en cause sont liées avec la mafia des passeurs qui les appellent depuis les côtes libyennes. C’est pourquoi des bateaux de secours sont opportunément aux endroits où des embarcations de migrants sont en difficulté pour les secourir. Et gagner de l’argent.

Le procureur Carmelo Zuccaro n'a ouvert aucune enquête officielle mais multiplie les déclarations. Devant une commission parlementaire mercredi, il a répété ses soupçons de collusion et réclamé les moyens d'enquêter. Soutenu par la droite, la ligue du Nord (anti-euro et anti-immigrés), le Mouvement 5 étoiles (populiste) et même le ministre des Affaires étrangères, Angelino Alfano,  M. Zuccaro a demandé que les conversations via téléphone satellitaire depuis les bateaux de migrants puissent être enregistrées et que des avions de la marine surveillent les bateaux des ONG en mer.