Médias : FFJ plaide pour une loi nationale criminalisant l’atteinte à la liberté de la presseMercredi 2 Novembre 2016 - 16:16 Selon l’adjoint chargé de la protection légale au sein de cette ONG, une telle loi est nécessaire puisqu’elle énumère les incriminations spécifiques, par exemple empêcher manifestement à un journaliste d’accéder à ses sources, mettre le journaliste en détention pour l’empêcher de faire son travail. A l’occasion de la Journée internationale de fin de l’impunité des crimes contre les journalistes, le 2 novembre, l’organisation de défense et de promotion de la liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ), a exhorté à l’institution d’une loi spécifique nationale portant criminalisation de l’atteinte à la liberté de la presse en RDC. Selon FFJ, en effet, la loi sur la liberté de la presse en vigueur depuis 1996 ne garantit pas expressément la sécurité du journaliste ni ne prévoit des poursuites judiciaires contre tout auteur d’un fait infractionnel contre le journaliste dans l’exercice de son travail. « Même la loi sur l’accès à l’information n’est pas dissuasive contre toute tentative d’empêcher le journaliste d’exercer son travail sans être inquiété », a souligné l’adjoint en charge d’assistance légale et d’aide judiciaire à FFJ, Me Mutanda. À l’en croire, « une telle loi est nécessaire puisqu’elle énumère les incriminations spécifiques, par exemple empêcher manifestement à un journaliste d’accéder à ses sources, mettre le journaliste en détention pour l’empêcher de faire son travail ». Dans son plaidoyer, FFJ a relevé que la plupart des journalistes tués ou portés disparus ont été épinglés pour avoir exercé leur métier. Un mémorial en mémoire des journalistes tués FFJ a également saisi cette opportunité en vue de solliciter des pouvoirs publics l’érection d’un mémorial en mémoire des journalistes tués. Ce mémorial, a expliqué cette ONG, devrait être érigé dans la province du pays où les journalistes ont plus été tués. FFJ a essentiellement visé l’Est du pays où sévissent des groupes armés et où certains éléments de l’armée régulière inquiètent les journalistes à cause de leur travail en bénéficiant d’une complice impunité d’État. S’appuyant sur les statistiques internationales, FFJ a noté qu’à peine 10% des crimes commis contre des professionnels des médias ont abouti à une condamnation de leurs auteurs. Cette quasi-impunité, a souligné l’ONG, constitue un encouragement pour les criminels et les groupes armés qui se font régulièrement remarquer par leurs actions contre les journalistes. L’association a relevé, dans ce chapitre, qu’au cours de la dernière décennie, plus de 800 journalistes ont été tués, dont une dizaine en RDC, pour avoir voulu couvrir des évènements et informer le public. « En moyenne, c’est une mort par semaine. Et, dans neuf cas sur dix, les meurtriers restent impunis, comme en RDC », a noté FFJ. Pour cette ONG, le gouvernement de la RDC devrait mettre en œuvre la résolution A/RES/68/163 qui a proclamé, en 2013, à l’Assemblée générale des Nations unies, le 2 novembre, Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Cette résolution a exhorté, a-t-elle rappelé, les États membres à prendre des mesures précises pour combattre la culture actuelle d’impunité. Cette date, note-t-on, a été choisie en mémoire de l’assassinat, le 2 novembre 2013, au Mali de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes français. À la première journée célébrée en 2014, FFJ avait organisé une exposition-photos de journalistes congolais tués sur le territoire de la RDC et tenu des conférences sur la problématique de la sécurité des journalistes aussi bien en temps de paix qu’en temps de conflit armé. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Des professionnels des médias, lors d'une activité de la Céni Notification:Non |