![]() Médias : FFJ exige des éclaircissements sur la confiscation de la fréquence de CCTVJeudi 4 Février 2016 - 17:01 L’ONG, qui fait référence à une décision conjointement prise par les ministres chargés du secteur concerné, a déjà relevé une violation de procédure et un acharnement politique. L’organisation de défense et de promotion de la liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ), a exigé des éclaircissements du gouvernement congolais sur la confiscation avérée de la fréquence TV d’une chaîne réputée proche de l’opposition émettant à Kinshasa, Canal Congo Télévision (CCTV). FFJ rappelle, par ailleurs, que dans un arrêté interministériel d’avril 2005, signé conjointement par les ministres des Médias et des Nouvelles technologies de l’information, il est disposé qu’une période de simulcast (diffusion simultanée en analogique et en numérique) ainsi qu’un déploiement par étapes de la télévision numérique seront observés afin de permettre une implantation harmonieuse du numérique. « À l’hypothèse de l’application de cet arrêté, la violation de la procédure est établie de même qu’un acharnement d’ordre politique est de mise. Il s’agit très nettement des pressions administratives d’un opérateur qui a un appui de l’État », a déclaré le chargé d’assistance judiciaire à FFJ, Me Gérard Nkashama. Cette ONG a, en effet, noté que dans une lettre adressée aux responsables de ce média, un opérateur de droit chinois de télédistribution basé à Kinshasa, StarTimes, a enjoint à CCTV de prendre toutes ses dispositions pour libérer la fréquence dès février 2016. « Nous ne comprenons rien du tout qu’un opérateur privé s’attribue le monopole régalien et nous avertisse d’une manière aussi sévère alors qu’elle n’en a ni droit ni qualité. Les services compétents de l’État ne nous ont jamais contactés à cet effet », a déclaré le responsable de cette chaîne, Stéphane Kitutu, à une délégation de FFJ qui a rendu une visite de réconfort à ce principal média que des leaders de l’opposition utilisent généralement pour faire passer leur message. CCTV, souligne-t-on, est une propriété du président du Mouvement de libération du Congo et opposant au président Kabila, Jean-Pierre Bemba, actuellement en détention préventive à la Cour pénale internationale depuis 2008. Un autre média du sénateur congolais, Canal Kin Télévision, a été fermé depuis janvier 2015. Il était accusé d’avoir fait passer un message appelant les Congolais à s’opposer à une loi que l’opposition estimait donner l’occasion de se représenter de nouveau à l’actuel président de la République que la Constitution du pays interdit de briguer un troisième mandat. « Nous nous attendons à ce que, d’un coup brusque, notre télévision s’éteigne parce que nous prenons au sérieux ce qui nous paraît malheureusement comme une violation de la procédure », a ajouté le directeur de l’information à CCTV, Jean-Claude Kuzekisa, cité par FFJ. Lucien Dianzenza Notification:Non |