Mariages des enfants : ouverture de l’atelier d’élaboration du plan d’action de lutte contre le fléau

Lundi 17 Août 2015 - 18:28

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Appuyé par l’Unicef, cet atelier  qui accouchera d’un plan d’action national de lutte contre les mariages précoces d’une durée de deux ans a  été ouvert par la secrétaire générale du ministère  du Genre, Jacquie Lufulo, au centre catholique Béthanie.

L’objectif visé au cours de cet atelier de deux jours, soit du 17 au 18 août, est de doter le pays d’un plan d’action de lutte contre les mariages des enfants.  Tous les représentants des divisions provinciales du ministère du genre, de la famille et de l’enfant venus des onze provinces du pays, selon l’ancienne configuration, prennent part à cet atelier auquel se sont  joints les acteurs de la société civile et les partenaires impliqués dans la question de protection de l’enfant.

Pour Jacquie Lufulo, les mariages des enfants sont plus nombreux en milieu rural dans les familles qui vivent dans la pauvreté. Ces mariages sont, soutient–elle, une source des revenus pour ces familles. Pourtant, ils constituent un obstacle aux objectifs du millénaire pour le développement.

« Le mariage précoce est une pratique inique des enfants », reconnaît Jacquie Lufulo tout en soulignant que la loi portant protection  de l’enfant stipule que les fiançailles, les mariages qui portent atteinte à la survie des enfants sont interdits. Cependant, regrette–t-elle, cette disposition légale est toujours violée parce que les enfants subissent des pressions des adultes avec malheureusement l’implication de certains acteurs censés dire le droit.

En RDC, le phénomène des mariages précoces est une réalité. Selon l’enquête démographique et de santé 2013-2014, plus de trois femmes de 25 à 49 ans, soit 62%, étaient en union avant 20 ans. 45% de femmes âgées de 25 à 49 ans sont mariées à un homme avant l’âge de 18 ans.

Faisant les projections, l’expert Luyela qui a axé son intervention sur la problématique des mariages précoces indique que  d’ici 2030, deux millions de jeunes filles nées entre 2005-2010 seront mariées précocement. Cela avec toutes les conséquences qui en découleraient : exploitation sexuelle,  maltraitance, exclusion sociale, risque pour la jeune fille de mourir en couche, grossesse prématurée, analphabétisme de la jeune fille…

Pour lui, il faut tout mettre en œuvre pour enrayer cette triste réalité qui classe la RDC dans la liste noire des pays où les droits de l’enfant ne sont pas respectés. D’où son appel lancé à tout le monde : « Nous devons aller jusqu’au bout de ce fléau qui gangrène notre société. Il faut impliquer les médias, le personnel médical, les chefs locaux, les acteurs de la société civile… ».

Aline Nzuzi

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