Mali : le général Amadou Sanogo inculpé et écrouéJeudi 28 Novembre 2013 - 14:00 Après avoir refusé de se présenter devant la justice de son pays, l'auteur du coup d’État du 22 mars dernier, Amadou Sanogo, a finalement été arrêté et emprisonné le 26 novembre, notamment pour « meurtres et assassinats » Selon des sources judiciaires, cet officier malien, qui a dirigé une junte durant quelques mois en 2012, est soupçonné d’être impliqué dans des assassinats de militaires. Il a été arrêté après une perquisition commandée au plus haut niveau de l’État et menée à son domicile par plusieurs agents de l’ordre. « Il a été mis en examen pour enlèvements et séquestrations et placé sous mandat de dépôt », a annoncé le procureur général de la République, Daniel Tossogué. Les nouvelles autorités maliennes n’ont pas commenté cette décision de justice, mais des observateurs affirment que l’arrestation d’Amadou Sanogo « donnera un peu d’air au pouvoir » en ce sens qu’elle « constitue un premier signe que l’impunité n’existe plus au Mali ». Fin octobre, Amadou Sanogo, ancien capitaine promu général, avait été convoqué par le juge Karembe, mais ne s’était pas présenté, ce qui avait provoqué l’indignation de la population malienne. Il a pu finalement être entendu par la justice malienne concernant le contre-coup d’État du 30 avril, perpétré un mois seulement après sa prise de pouvoir par les armes. Ce jour-là, et jusqu’au 1er mai, des exactions ont été commises contre plusieurs personnes, dont des bérets rouges fidèles à l’ancien chef de l’État, Amadou Toumani Touré. Plusieurs d’entre elles avaient été arrêtées, certaines torturées et d’autres ont disparu. Malgré son refus de se présenter devant le juge, l’opinion quasi générale était qu’un jour viendrait où il serait entendu par la justice et, si possible, qu’il serait inculpé dans cette affaire compte tenu des assassinats, exécutions sommaires, tortures et autres faits graves dont il est présumé être l’auteur. D’ailleurs, le juge d’instruction de la commune III du district de Bamako, Yaya Karembé, avait prévenu le général Amadou Sanogo qu’il aurait à répondre de ses actes au cas où ceux-ci seraient avérés. « Nul n’est au-dessus de la loi au Mali, on fera tout pour l’entendre », assurait-on dans l’entourage de Yaya Karembé. À Bamako, certains Maliens évoquent la découverte de charniers après le coup de force perpétré par les militaires proches du président Amadou Toumani Touré contre le régime d’Amadou Sanogo. Nestor N'Gampoula |