Maladies émergentes : nécessité d’une équipe pluridisciplinaire de recherche au Congo

Jeudi 19 Avril 2018 - 17:33

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Le besoin a été exprimé par le directeur général du Laboratoire national de santé publique (LNSP), le Dr Jean-Vivien Mombouli, à l’occasion du mini symposium organisé le 18 avril, à l’hôpital Blanche Gomes, sur le thème « Recherche scientifique et lutte contre les maladies émergentes ».

Initiée par le LNSP, la rencontre animée par des experts internationaux et nationaux a regroupé les chercheurs, étudiants et représentants de quelques agences des Nations unies au Congo autour de la problématique retenue. En effet, parmi des exposés suivis, il y a celui du Dr Eva Kuisma de WCS-Congo sur le modèle congolais de la surveillance communautaire des épizooties. Vivant au nord Congo, notamment à Bomasa, elle a fait part de l’expérience de WCS dans l’animation de la surveillance communautaire en ce qui concerne la mortalité de la faune. Le Dr Eva Kuisma est actuellement en train de coopérer avec les ministères concernés y compris celui de la Santé pour étendre ces programmes de surveillance communautaire à travers le pays.

Travaillant au Congo depuis huit ans, le Dr Vincent Munster de l’Institut national de santé des Etats-Unis, la plus puissante organisation au monde en matière de recherche en santé, a communiqué sur les recherches de Chikungya en cours d’épidémies, sur les réservoirs du Filovirus Ebola et du MERS-Coronavirus. C’est ainsi qu’il a invité les jeunes chercheurs congolais à tout faire pour amplifier la coopération entre les Etats-Unis et le Congo en matière de recherche en santé, surveillance de la maladie, notamment les maladies émergentes. Ce sont des maladies nouvelles pour lesquelles on n'a pas suffisamment de solutions pratiques telles que les médicaments, les outils diagnostics ou le vaccin.  Ebola et la grippe aviaire font partie de ces maladies.

Quant au Dr César Munoz Fontelo, de nationalité espagnole, évoluant à l’Institut de médecine à Hambourg, en Allemagne, il a exposé sur l’utilisation de la biologie moléculaire pour la surveillance épidémiologique et le suivi des patients au cours de la riposte à Ebola, en Afrique de l’ouest.

 « Insérer la recherche dans les priorités des priorités...»

Exposant à son tour sur le projet Pandora, la présidente de la Fondation congolaise pour la recherche médicale , le Pr Francine Ntoumi, est revenue sur les objectifs et les principaux axes de ce projet formé par un consortium de treize pays et vingt-deux institutions. Selon elle, Pandora vise, entre autres, à appuyer les ministères de la Santé des pays impliqués à avoir une meilleure riposte aux épidémies causées par des maladies infectieuses et à renforcer les ressources humaines, en formant des scientifiques dans diverses disciplines dont les sciences sociales. « En Afrique centrale, il y a très peu de spécialistes de sciences sociales. Appuyer dans chaque région d’Afrique un laboratoire de référence qui sera capable d’identifier les pathogènes qui circulent, les virus que l’on ignore au quotidien dans les laboratoires de la place. Bref, pour prévenir l’arrivée d’une nouvelle épidémie », a expliqué le Pr Francine Ntoumi.

La représentante de l’OMS au Congo, le Dr Fatoumata Binta Tidiane Diallo, qui milite pour appuyer le laboratoire national à travers la formation, s’est félicitée de cette initiative.  « Nous avons plusieurs jeunes, il faut repenser à nos filières au niveau de notre université pour qu’on puisse insérer la recherche dans les priorités des priorités afin qu’elle soit une réalité dans tous les domaines. Nous sommes heureux, il y a des gens qui ont fait le Cames au Congo, les recherches mais tellement très loin de la santé publique et parfois loin des besoins immédiats. Il suffit de se réorganiser autour des institutions qui sont là et qui doivent nous aider à aller vers la recherche », a-t-elle plaidé.

Revenant sur cette journée scientifique, le directeur général du LNSP a indiqué que cela illustre bel et bien la nécessité pour cette structure d’entretenir des relations de coopération et de partenariat tant au niveau national qu’international. En effet, selon le Dr Jean-Vivien Mombouli, ce symposium avait pour but d’appeler la communauté scientifique nationale à s’impliquer dans les recherches car des opportunités existent. « Nous lançons un appel aux chercheurs congolais de l’Université Marien-Ngouabi, du ministère de la Recherche scientifique, de l’Elevage et bien d’autres de se rapprocher de nous pour que nous puissions constituer une équipe pluridisciplinaire qui pourra faire des recherches sur les maladies émergentes », a-t-il invité, précisant que la recherche scientifique avait un rôle capital à jouer dans le cadre des maladies émergentes.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les participants ; le Dr Jean-Vivien Mombouli, DG du LNSP/Adiac

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