Lutte contre l’insécurité : la police souhaite une meilleure collaboration avec les populations

Samedi 12 Avril 2014 - 16:26

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Une rencontre placée sous l’égide de Roland Bouiti Viaudo, maire de la ville,  a réuni le 10 avril dans la salle de la mairie centrale, les chefs de quartiers et maires d’arrondissements avec les responsables de la police. Objectif : lutter contre le phénomène de criminalité qui sévit à Pointe-Noire.

 

L’activité a permis de faire une présentation de la situation sécuritaire au niveau du département et de renforcer la relation police-population. Gaétan Victor Oborabassi, directeur départemental de la police (DDPN) accompagné de Georges Kilebé commissaire centrale de la police, a présenté leur cartographie et les moyens dont ils disposent avant de rappeler la mission de la police et des chefs de quartiers.

Le phénomène d’insécurité qui sévit à Pointe-Noire depuis le début de l’année se caractérise par des vols dans des habitations opérés avec des armes blanches (arrache clou, cisaille, pince…) phénomène communément baptisé « kuluna». Selon le DDPN, 18 cambriolages, dont 2 tentatives, ont été enregistrées dans les quartiers Tchiali, Mbota raffinerie, songolo et à Loandjili. Les voleurs (souvent des sujets centrafricains et de la RDC) opèrent entre 2 heures et 4 heures 30.  Les victimes sont des personnes nanties ou propriétaires des antennes paraboliques. 

Pour faire face à la situation, des opérations de riposte ont été lancées autour des secteurs opérationnels créés en mai 2013, qui ont permis d’arrêter plusieurs voleurs. Parmi celles-ci figurent l’opération dénommée « U’kômu » (mot en langue vili qui veut dire la panthère) qui est une action spéciale de lecture de permis de conduire lancée depuis le 5 avril dernier. Mais dans le cadre de cette riposte, il a été constaté un manque de suivi de la population, donc des chefs de quartier censés prendre la relève.

Aussi, les responsables de la police ont-ils souhaité une meilleure implication de ceux-ci, un renforcement de la relation entre eux et la police. Cela, pour une efficacité de l’action de lutte contre l’insécurité et pour répondre aux attentes des populations sur la sécurité. Les chefs de quartiers ont été invités à identifier les bandits, à les localiser et à s’assurer que l’étranger qui vit dans le quartier est en règle. « La responsabilité du chef de quartier et la mission de la police doivent se croiser pour que Pointe-Noire garde son statut de havre de paix, et qu’il reste pour les investisseurs et autres, une cité de la paix. », a souligné Gaétan Victor Oborabassi.

Pendant les échanges, les maires d’arrondissement ont déploré plusieurs obstacles qui empêchent la police d’accomplir correctement sa mission, entre autres : le manque de moyens roulant qui retardent leurs interventions (ceux-ci sont souvent obligés d’user des taxis dont les frais sont généralement supportés par les chefs de quartiers), la porosité des frontières, l’implication des agents de sécurité dans la gestion des fumoirs. Il y’a aussi la présence des gangs dans les quartiers qui terrorisent les populations. « Nous sommes en perpétuelle insécurité avec ces gangs, conjuguons les efforts pour éradiquer ce phénomène », a plaidé Guy Edmond Loemba, maire de l’arrondissement 3 Tié-Tié. À propos de ces gangs, 15 au total ont déjà été identifiés et sont sous surveillance d’après le DDPN.

Par ailleurs, plusieurs suggestions ont été faites : la création des postes avancés dans certains quartiers périphériques, la modernisation et la dotation des moyens roulant aux structures de police, destruction des lieux de refuge des bandits, la bonne gestion des frontières, lancement de l’opération recensement des étrangers, destructions des fumoirs, l’éducation des policiers pour éviter les débordements, leur affectation dans d’autres arrondissements après qu’ils aient exercé pendant un long moment au même poste pour éviter la familiarité avec les populations qui occasionne un laisser- aller.

De même, La police dispose maintenant d’un numéro vert attribué par la société de téléphonie mobile MTN. Il s’agit du 117, numéro qui sera  dorénavant utilisé pour joindre les services de police. « Utiliser le numéro vert mais dites aux populations de ne pas en abuser. De toutes les façons ceux qui le feront seront retrouver à partir de leur numéro de téléphone » a averti Roland Bouiti Viaudo avant de poursuivre : «Aidons notre police. Travaillons au niveau des quartiers par le suivi et la surveillance de ceux qui viennent les habiter. Les fumoirs ne sont pas dans la rue. Ils sont dans des maisons ayant des propriétaires. Combattons d’abord leur implantation. S’ils sont couverts par des agents de la force publique, dénoncer les ».

En outre, la police de Pointe-Noire souffre d’un problème d’effectif qui réduit son rendement.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

-De gauche à droite: Gaétan Victor Oborabassi, Roland Bouiti Viaudo et Georges Kilébé lors de la rencontre -Les participants à la rencontre