Lutte contre l’incivisme : un projet d’appui économique et d’éducation civique en faveur des jeunes congolais

Initié par le Pnud pour favoriser l’employabilité, appuyer l’entrepreneuriat, et l’éducation des jeunes, ce projet vise à apporter rapidement et de manière décisive un appui économique et social aux jeunes. Ceci en vue de désamorcer les tensions sociales et la violence politique en République du Congo. En effet, ce projet innovant mettra l’accent sur deux volets : l’appui économique et l’éducation civique.

S’agissant de l’appui économique, il permettra de lutter contre les facteurs déclencheurs potentiels de la violence chez les jeunes. Il se fera par le biais de mécanismes de subvention, d’appui à l’éducation et aux initiatives d’employabilité des jeunes et d’appui aux centres d’entrepreneuriat. L’éducation civique permettra, quant à elle, aux jeunes d’acquérir et d’intérioriser les valeurs républicaines et de la citoyenneté à travers la création des réseaux de jeunes citoyens et de campagnes d’éducation civique ainsi que de sensibilisation aux valeurs républicaines. Le but étant de réduire les risques d’exposition des jeunes à la violence.

Initiateur du projet, suite aux comportements déviants des jeunes observés pendant les rencontres de football et le référendum constitutionnel de 2015, le coordonnateur résident du Pnud au Congo, Anthony Ohemeng Boamah, a salué l’engagement du Japon auprès des jeunes du Congo contre la radicalisation et la violence pour un avenir meilleur. Selon lui, le Projet d’appui à la prévention de la radicalisation de la jeunesse en République du Congo, se veut être une réponse adaptée pour aider la jeunesse congolaise à se détourner de la violence pour devenir des citoyens pleinement intégrés. Ceci au sein de la communauté nationale, respectueuse des valeurs républicaines, de démocratie et de citoyenneté.

À travers ce projet, les trois partenaires ont, a indiqué Anthony Ohemeng Boamah, voulu prendre toute la dimension du problème et proposer une solution idoine qui produira, sans nul doute, des effets escomptés. Il a également rappelé que ce projet est aligné sur les priorités du Pnud et de l’ensemble du Système des Nations unies décrites dans le Programme cadre de coopération entre les Nations unies et la République du Congo pour la période 2014-2018. Ainsi, il permet au Congo de s’inscrire parmi les pays qui ont commencé à mettre en application la résolution du Conseil de sécurité du 19 décembre 2015. EN effet, cette mesure exigeait à tous les pays du monde de prendre des mesures pour prévenir la radicalisation des jeunes et supprimer les causes.

« Dans notre pays, les jeunes sont à la proue de toutes les manifestations politiques »

La ministre de la Jeunesse et de l’éducation civique, Destinée Hermella Doukaga, a, de son côté, indiqué que les jeunes, considérés comme la couche la plus peuplée, la plus dynamique et l’avenir du pays, sont aussi les plus sensibles aux influences de toutes les sortes. Elle a cité quelques maux qui minent la jeunesse, notamment l’oisiveté, le vol, la prostitution, le vandalisme, la violence, bref l’incivisme. « En effet, dans notre pays, les jeunes sont à la proue de toutes les manifestations politiques. Ils sont l’objet de toutes les manipulations et sont souvent utilisés pour des basses besognes par les acteurs politiques cherchant à assouvir leurs ambitions démesurées. En revanche, ce sont eux qui sont souvent les victimes », a rappelé Destinée Hermella Doukaga après la signature du contrat.

D’après elle, pour lutter contre ces fléaux qui affectent les jeunes, l’éducation aux valeurs s’impose pour leur apprendre les droits et devoirs du citoyen, le respect de la vie et de la personne humaine, le respect des institutions ainsi que leur inculquer l’esprit de la tolérance, le sens du dialogue, l’amour de la patrie. « La signature de ce contrat intègre les préoccupations du développement et vient à point nommé appuyer de façon significative les activités du ministère dans les axes : éducation aux valeurs civiques et morales ; entrepreneuriat, promotion de la parité et du genre dans la mesure où de par le monde et au Congo en particulier, la place de la femme et son rôle dans la gestion de la cité ne sont pas encore effectifs », a conclu la ministre de la Jeunesse et de l’éducation civique.