Lutte contre les violences domestiques et sexuelles : Azur développement mettra deux guichets uniques en place

Mardi 25 Février 2014 - 18:31

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Ces guichets uniques destinés à la prise en charge psychologique, médicale et juridique des enfants et femmes victimes de violences sexuelles et domestiques, intègrent le projet « Accès aux soins, à la justice et à l’appui économique des femmes et des enfants victimes de violences domestiques et sexuelles ». Ce projet financé à 80% par l’ambassade de France au Congo et à 20% par l’association Azur développement, a été lancé ce 25 février à Pointe-Noire

Le projet a pour objectif principal de contribuer au respect des droits des femmes en République du Congo et concerne les villes de Pointe-Noire et de Nkayi (département de la Bouenza) dans lesquelles seront installés les deux guichets (un dans chaque ville). Ces guichets fonctionneront comme un service public accessible à tous. Ils seront animés par des prestataires de plusieurs domaines (psychologues ; deux officiers de la sécurité civile ; le tribunal de grande instance, la police, la gendarmerie, un hôpital) affectés par leurs structures qui se chargeront d’informer, d’orienter les victimes et de suivre leurs dossiers.

Ce projet découle d’un premier sur la cartographie des violences domestiques au Congo réalisé l’année dernière à Nkayi et à Pointe-Noire avec implication des chefs de quartier et de certaines mairies. Celui-ci a abouti à la mise en place d’une plate-forme, d'un site Internet de suivi de cas de violences. « C’est pendant les réunions avec les parties prenantes à ce premier projet qu’a été suggérée l’élaboration de ce nouveau projet », a expliqué Ida Moussa, coordonnatrice du nouveau projet. Le projet cartographie des violences a permis de se rendre compte des aspects qui empêchent les victimes d’accéder à une prise en charge effective et de sortir de leur calvaire. Il s’agit notamment de l’ignorance de leurs droits, de l’insuffisance et l’inaccessibilité des services de prise en charge en raison des coûts, de leur disparité et de leur éparpillement à différents endroits de la ville ; de la vulnérabilité économique des victimes, aspect qui limite leur accès aux soins de santé et à la justice.

Le deuxième projet a donc été mis en place pour remédier à ces aspects et améliorer la vie des victimes. De ce fait, il prévoit des formations professionnelles ainsi que l’octroi de micro crédits aux victimes. Les guichets assureront les rôles d’information et d’accompagnement des victimes.

Azur développement prévoit également l’organisation d'activités de sensibilisation des populations sur les violences et sur les guichets. Ce projet sera réalisé avec les partenaires du premier projet à savoir : Arips (Agence régionale d’information et prévention contre le sida) ; AFDB (Association des femmes pour le développement de la Bouenza) ; les directions départementales de la promotion de la femme de Pointe-Noire et celle de l’intégration de la femme au développement de la Bouenza.

Son lancement a donné lieu à des exposés sur : les parties prenantes dans la lutte contre les violences domestiques et sexuelles, par Anne-Marie Mampouya, directrice départementale de la promotion de la femme Pointe-Noire ; le Fonds d’appui à la société civile de France géré par le service de coopération et d’action culturelle, par Charlotte Pfinedef, chargée de mission société civile de l’ambassade de France ; l’accès à l’assistance juridique pour les femmes et enfants victimes des violences, par Mamie Amélie Ngoka, magistrate ; la prise en charge psychologique, par Raphaêl Pemba, psychologue ; et la stratégie pour l’appui économique des victimes, par Sylvie Niongo,  directrice exécutive d’Azur développement.

Dans la réalisation du projet, l'association est aujourd'hui en difficulté pour trouver des locaux pour abriter les guichets. Elle a engagé un plaidoyer auprès des autorités des deux villes concernées, mais la solution tarde à venir. Devant l’urgence, sa responsable lance un appel : « Nous avons besoin de l’appui des autorités mais aussi du secteur public pour trouver des locaux. Il nous les faut assez rapidement dans des milieux publics pour être proches de la population. Nous allons continuer notre plaidoyer. »

Lucie Prisca Condhet N’Zinga