Lutte contre le terrorisme : Washington envisage d’envoyer des conseillers militaires au Nigeria

Le gouvernement américain a prévu d’envoyer des conseillers militaires pour entraîner les troupes nigérianes, selon plusieurs sources concordantes. Cette mesure est annoncée alors que le Nigeria et les pays qui subissent des attaques terroristes se débattent toujours contre Boko Haram : les islamistes membres du groupe continuent de répandre du sang partout. Elle intervient après qu’une équipe de reconnaissance envoyée au Nigeria par le général Donald Bolduc, qui commande les forces spéciales américaines en Afrique, a recommandé de dépêcher plusieurs dizaines de soldats dans le nord-est du pays, notamment à Maduguri.

En attendant de concrétiser cette volonté, aucune décision n’a été prise à ce jour sur le déploiement de conseillers militaires contre Boko Haram bien que Washington dispose actuellement d’une quarantaine de militaires au Nigeria

Depuis que le groupe terroriste a lancé son insurrection en 2002, la ville de Maduguri d’environ 2,6 millions d’habitants a été frappée par de nombreux attentats, faisant un million de réfugiés, selon l’ONU.

Pour certains analystes des relations entre les Etats-Unis et le Nigeria, si l’envoi des conseillers militaires pouvait être opérationnalisé, il marquerait une amélioration de la coopération militaire bilatérale, après une période de tension à la fin de l’année 2014.

Faut-il rappeler que l’ex-président nigérian, Goodluck Jonathan n’avait jamais apprécié le refus des Etats-Unis de vendre des armes au Nigeria ? À l’époque Washington accusait l’armée nigériane de « graves violations des droits de l’homme.» Les relations entre les deux pays se sont améliorées depuis l’arrivée au pouvoir de Muhammadu Buhari qui s’était rendu en juillet dernier aux Etats-Unis.

« Le programme de formation militaire sur le sol nigérian a repris », a indiqué le général Donald Bolduc, ajoutant que les Etats-Unis ont aussi envoyé un détachement de 300 hommes au Cameroun. Cette équipe est chargée des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance aérienne pour tenter de prêter main forte à la coalition, qui lutte contre l’organisation terroriste dans l’extrême nord du Cameroun ainsi que dans d’autres parties du pays.

Les Nations unies estiment à 17 000 le nombre de personnes tuées par le groupe terroriste Boko Haram depuis 2009 et à 2 millions celui de celles qui ont été poussées à se déplacer du fait des attentats perpétrés au Nigéria.