Lutte contre le terrorisme : Pierre Buyoya appelle à davantage d’efforts pour juguler la menace au Sahel

Mercredi 5 Mars 2014 - 16:41

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Le haut représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, a exprimé le 4 mars sa préoccupation face à la recrudescence de l’insécurité et des actes de violences dans le nord du Mali et dans les pays du Sahel. Il a notamment insisté sur la nécessité pour les pays de la région de renforcer la collaboration dans le domaine de la sécurité afin de juguler la menace terroriste et de contenir les risques de contamination

Le chef de la Mission de l’UA pour le Mali et Sahel (Misahel) s’est exprimé ainsi au cours d’un point de presse consacré à l’évolution du processus de paix et de réconciliation, ainsi qu’à l’état d’avancement du Processus de Nouakchott et de la mise en œuvre de la stratégie de l’UA pour le Sahel.

Au sujet des efforts de stabilisation et de sécurisation de l’espace sahélo-saharien, Pierre Buyoya a informé la presse d’importantes décisions prises dans le cadre du Processus de Nouakchott pour la lutte le terrorisme et les autres formes du crime transnational organisé. « Seule une mutualisation des efforts des pays du Sahel pourra contrer durablement la criminalité transfrontalière et le terrorisme ainsi que l’extrémisme et l’intolérance religieux », a-t-il souligné.

Lors de la dernière réunion du Processus de Nouakchott, à Niamey le 19 février, il a été décidé que les chefs d’état-major et les ministres de la Défense se réuniront prochainement pour examiner les concepts d’opération génériques pour les patrouilles conjointes et les unités mixtes, ainsi que les modalités de renforcement des structures de coopération existantes.

Initié par la Commission de l’UA en mars 2013, le Processus de Nouakchott est un mécanisme de renforcement de la coopération sécuritaire entre les pays du Sahel et la mise en œuvre opérationnelle de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (Apsa) dans la région. Il regroupe l’Algérie, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Tchad. Un secrétariat dépendant de la Misahel sera très prochainement installé à Niamey, au Niger.

Pierre Buyoya a édifié les journalistes concernant la validation de la stratégie de l’UA pour la région du Sahel et sa mise en œuvre pour la région du Sahel. Il a indiqué que cette stratégie sera présentée courant mars au Conseil de paix et de sécurité de l’UA en vue de son adoption finale. D’ores et déjà, la Misahel a entrepris de développer certains projets en accord avec les objectifs de sécurité, de gouvernance et de développement de la stratégie.

Pour ce qui est du Mali, le chef de la Misahel s’est félicité des avancées enregistrées dans le processus de paix et de réconciliation dans ce pays, avec notamment l’installation de l’assemblée nationale et la tenue de l’atelier sur les leçons apprises des accords passés et celui sur le processus de cantonnement. Ces deux rencontres organisées par l’État malien avec le soutien et la participation active de la Minusma, de la Misahel et d’autres partenaires entrent dans le cadre de l’application de l’accord d’Ouagadougou.

Pour Pierre Buyoya, la situation au Mali demande « un travail de très longue haleine qui nécessite la mise en commun de toutes les énergies positives ». «Ainsi, nous espérons que les textes portant création de la commission Dialogue, Justice et Réconciliation seront bientôt adoptés et la commission elle-même formée », a-t-il relevé.

Puis, poursuivant son propos, le haut représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel a réitéré la disponibilité de l’instance qu’il dirige à apporter son soutien au Mali tant dans la réflexion portant sur les modalités de mise en place de la commission que sur la facilitation de l’échange avec d’autres pays africains qui ont connu cette expérience. « La Misahel est aussi prête à jouer le rôle qui lui sera attribué pour pleinement appuyer les futurs commissaires dans leurs fonctions », a conclu Pierre Buyoya.

Nestor N'Gampoula