Lutte contre le terrorisme : le G5 Sahel lance une deuxième opération

Mardi 16 Janvier 2018 - 12:55

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Les pays du G5 Sahel, pressés par leur partenaire français d'accélérer la mise en œuvre de leur force militaire conjointe, ont lancé, le 15 janvier, une deuxième opération antijihadiste.

« Nous avançons (...) la force conjointe monte en puissance (...) la première opération a eu lieu, la deuxième commence aujourd'hui », a déclaré le ministre malien de la Défense, Tiéna Coulibaly, lors d'une conférence de presse en présence de ses homologues des pays du G5 Sahel (Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mauritanie) et de la ministre française des Armées, Florence Parly.

Toutefois, aucun détail sur cette opération. Les pays impliqués ou le nombre d’hommes mobilisés n’a filtré à l’issue de la réunion de Paris, pour des « raisons de sécurité » disent les participants à cette rencontre. « Les organisations jihadistes sont extrêmement mobiles, cependant nous avons observé une zone particulièrement critique, la zone des "trois frontières " (aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, NDLR), c'est pourquoi la force du G5 Sahel a décidé d'y concentrer ses efforts », a cependant précisé la ministre française.

La première opération de la nouvelle force conjointe, « Hawbi », s'était déroulée en novembre dernier dans cette zone des trois frontières confrontée depuis des mois à une sérieuse dégradation sécuritaire. Elle avait mobilisé quelque sept cents hommes, fortement appuyés par les soldats français de l'opération Barkhane déployés dans la bande sahélo-saharienne, mais avait révélé de profondes faiblesses dans le dispositif.

La réunion du 15 janvier a également permis aux partenaires de s'accorder sur « une feuille de route commune destinée à accélérer l'opérationnalisation de la force » multinationale et sur un « renforcement en effectifs avant le printemps », alors que le G5 Sahel ambitionne d'atteindre cinq mille hommes d'ici à la mi-2018, a fait savoir Florence Parly.

Cinq ans après le début des opérations antijihadistes françaises dans la bande sahélo-saharienne, « l'objectif de Barkhane (quatre mille hommes, NDLR) est de trouver des relais » pour diminuer à terme son empreinte au sol, avait souligné la ministre française des Armées, dans un entretien au quotidien Libération.

Côté financement, les deux cent cinquante millions d'euros nécessaires au lancement de la force conjointe ont été largement réunis. Outre les dix millions fournis par chacun des États membres du G5, l'Arabie saoudite a promis cent millions d'euros, les Emirats arabes unis trente millions, l'Union européenne cinquante millions et les Etats-Unis soixante millions de dollars (sous forme d'aide bilatérale). Un sommet aura lieu le 23 février, à Bruxelles, pour attirer de nouveaux donateurs.

Mais les vrais défis de cette nouvelle force sont de nature opérationnelle. L'une des priorités est d'améliorer la coordination des efforts entre des armées de pays pauvres aux « niveaux extrêmement disparates », pour qu'elles parviennent à défendre ensemble leurs frontières, explique un haut gradé français.

Les groupes actifs dans la zone ont promis de faire barrage à ces efforts antiterroristes. « Nous allons tout faire pour que le G5 Sahel ne s'installe pas » dans cette zone, a déclaré, le weekend dernier, le porte-parole de l'« Etat islamique dans le Grand Sahara » , l’un des groupes actifs dans la zone. Il a revendiqué dans la foulée une série d'attaques, dont celle contre la force française Barkhane, jeudi dernier, au Mali qui a fait trois blessés et celle du 4 octobre au Niger, au cours de laquelle quatre membres des forces spéciales américaines et quatre soldats nigériens ont été tués.

Avec AFP

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