Lutte contre le terrorisme : Africom renforce les capacités des troupes africaines au Niger

Jeudi 12 Avril 2018 - 14:05

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Un exercice militaire international du Commandement américain pour l’Afrique (Africom) de près de deux semaines, dénommé Flintlock et regroupant une vingtaine d'Etats, se tient jusqu’au 20 avril dans le pays.

Les manoeuvres initiées par l’armée américaine concernent quelque mille cinq cents militaires. L’objectif est d’améliorer les capacités de coordination entre les armées de plusieurs pays du Sahel et les forces spéciales de pays occidentaux, dans la lutte contre les groupes djihadistes dans la région.

Pour le commandant des opérations spéciales d’Africom, le général Marcus Hicks, la nouveauté dans les exercices de simulation de cette année, c’est que les troupes seront orientées sur les menaces réelles. Et même si l’administration Trump a montré ses réticences vis-à-vis du G5 Sahel soutenu par la France, les Etats-Unis tentent de jouer le jeu, en favorisant une action conjointe cette année. C’est pour cela que le général Marcus Hicks a assuré que les Américains allaient rester « flexibles et réactifs pendant que le G5 poursuivra ses opérations ».

« Le G5 a récemment lancé ses premières opérations. Du point de vue de l’armée américaine, nous aurons des occasions de collaborer avec chaque pays membre en lui apportant formation et assistance. Nous resterons flexibles et réactifs pendant que le G5 poursuivra ses opérations », a expliqué le général. Il s’est, en outre, félicité de ce que le programme Flintlock satisfait les attentes du G5 Sahel.

L’ambassadeur américain à Niamey, Eric Whitaker, a, quant à lui, déclaré que les Etats-Unis étaient flexibles, mais surtout prudents, parce qu’ils ne veulent pas s’engager dans une initiative qui n’est pas la leur. « L’initiative du G5 Sahel a vu le jour l’année dernière. Elle est encore jeune et doit définir plus précisément sa mission. Nous soutenons déjà les différents pays qui participent à la Minusma, la force de maintien de la paix des Nations unies au Mali. Dans l’avenir, je pense que nous travaillerons également avec les pays membres du G5 et sa force conjointe », a-t-il précisé.

Parmi les vingt pays qui participent à l’opération, huit sont africains et douze  occidentaux dont la Grande Bretagne. Tous les pays membres du G5 Sahel prennent part à ces exercices aériens et terrestres, de même que le Sénégal.

Sahel intelligence a indiqué que jusqu’à la fin de l’opération, Flintlock 2018 devrait permettre aux forces des pays concernés de mener des exercices conjoints non seulement au Niger, mais également au Burkina Faso et au Sénégal. L’organisation considère, d’ailleurs, que le soutien américain au G5 Sahel est une manière pour les Etats-Unis d’« avoir une longueur d’avance sur Paris au Sahel ».

Cela s’explique, selon Marcus Hicks, au fait qu’Africom est déjà opérationnel dans la région et travaille dans des actions plus ciblées et bilatérales avec certains pays alors que la force conjointe du G5 Sahel tente laborieusement de se mettre en place sur le terrain de la lutte antiterroriste transfrontalière. De plus, il y a la promesse faite par Washington d’allouer soixante millions de dollars au G5 Sahel, une participation qui prendra la forme d’une aide bilatérale avec chaque pays.

La présence des forces spéciales américaines au Niger a valu aux Etats-Unis la perte de quatre soldats en octobre 2017, dans une embuscade tendue à une patrouille conjointe avec des militaires nigériens, par le djihadiste Abou Walid Al-Sahraoui, chef de l’État islamique au Grand Sahara.

 

Nestor N'Gampoula

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