Lutte contre le cancer de l’enfant : plaidoyer pour l’enseignement de la pathologie à l'écoleJeudi 15 Février 2018 - 19:15 Le Lions club Brazzaville "Lisalisi" a célébré, le 15 février, en partenariat avec la Fondation Calissa-Ikama, la Journée internationale de lutte contre le cancer infantile sur le thème : « Le rôle de l’école congolaise dans la vulgarisation des signes d’alerte du cancer de l’enfant ». La maladie est devenue, depuis plusieurs années, une question de santé publique, surtout dans les pays en voie de développement. Selon des statistiques, 90% d’enfants meurent du cancer dans ces pays, alors que dans les pays développés, 90 % sont guéris de cette pathologie. Pays d’Afrique centrale, le Congo n’y est pas épargné, même s’il ne dispose pas de données au niveau national. Pour le département de Brazzaville, au moins trent-cinq nouveaux cas de cancer sont détectés chaque année. Parmi les raisons du fort de taux de mortalité chez les enfants, l’on signale le manque d’informations. Soucieux de l’avenir de ceux-ci, Lions club Brazzaville "Lisalisi" et la Fondation Calissa-Ikama ont co-organisé un focus à l’intention d’un échantillon d’élèves au Centre d’information des Nations unies. Une occasion pour eux d’interpeller les pouvoirs publics, notamment le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, afin d’insérer le cancer de l’enfant dans les programmes scolaires. « Aujourd’hui, s’il y a la plus forte mortalité sur les cancers, c’est parce que les enfants arrivent très en retard dans les services habilités pour la prise en charge. L’approche que nous avons choisie consiste à toucher les familles et pour en arriver, nous avons choisi le milieu scolaire. Depuis l’année dernière, nous avons commencé les activités de plaidoyer et plusieurs élèves nous ont dit qu’ils avaient besoin que le cancer soit étudié systématiquement comme c’est le cas du VIH/sida, parce que c’est un problème de santé publique. », a plaidé le responsable des programmes et de la communication à la Fondation Calissa-Ikama, Ken Phineas Tchiteya. La présidente de Lions club Brazzaville "Lisalisi", Sylvie Ekouya-Itoua, a, de son côté, rappelé que son organisation avait fixé cette année, comme axes prioritaires, la lutte contre le cancer infantile. « Nous avons pour projet : participer à la vulgarisation des premiers signes, parce que nous nous sommes rendus compte que la population ne sait rien et l’information ne passe pas. Il existe des traitements, mais quand les enfants arrivent à l’hôpital, c’est souvent trop tard. Il faudrait absolument vulgariser les premiers signes. », a-t-elle insisté. Elle a, par ailleurs, invité les pouvoirs publics, déjà impliqués via le ministère de la Santé et de la population, à mettre les moyens à la disposition des associations, car l’Etat, seul, ne peut pas tout faire, a déclaré Sylvie Ekouya-Itoua. « Intégrer tant soit peu les notions qui puissent permettre à l’enfant de mieux saisir l’intérêt de certaines maladies » Invité à cette célébration, le directeur général de l'Institut national de recherche et d'action pédagogiques, Thomas Makosso, a indiqué que le cancer était actuellement étudié au collège et au lycée à titre indicatif. « Pour le cancer, c’est simplement à titre indicatif pour l’instant. Nous devons aussi ajouter que nous sommes en train de revisiter nos programmes, donc les relire, de sorte que nous puissions intégrer tant soit peu les notions qui puissent permettre à l’enfant de mieux comprendre, mieux saisir l’intérêt de certaines maladies qui, malheureusement, sévissent dans notre société », a-t-il annoncé. Présente à cette rencontre, le Pr Judith Nsondé Malanda a souligné que la prise en charge des enfants souffrant des cancers posait également problème comme chez les adultes. Si elle reconnaît qu’il existe des traitements gratuits pour certains cas de cancers chez l’enfant, cette cancérologue a noté également quelques difficultés dues à la qualité du plateau technique. « Le grand problème, c’est la sous-information et l’effectif des spécialistes en matière des cancers pédiatriques, parce qu’aujourd’hui, le Congo ne dispose que d’une seule spécialiste à Pointe-Noire, en la personne du Dr Alda Stevy Makouanzi. Le cancer est une maladie grave, mais le grand problème, c’est que les choses soient prises à temps, car la plupart des cancers de l’enfant sont sensibles à la chimiothérapie, donc au moins à certaines molécules que nous avons et nous pouvons prendre en charge le patient », a-t-elle conclu. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Une vue de la salle pendant le focus; Photo de famille/Adiac Notification:Non |