Lutte contre la drépanocytose : Antoinette Sassou N’Guesso plaide devant le congrès américain

Lundi 13 Juin 2016 - 18:30

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Après avoir établi l’an dernier un partenariat avec Sickle Cell Disease Association of America, INC, une association américaine et le Centre national de l’université d’Howard, la présidente de la Fondation Congo Assistance Antoinette Sassou N’Guesso a sollicité le 9 juin l’appui des Etats-Unis pour la mise en œuvre au Congo d’un programme cohérent et pratique.

« Notre présence en ces lieux est l’occasion de puiser votre expérience, les bonnes pratiques pour la lutte contre la maladie. Nous sommes aussi, malgré notre foi dans le combat, ressortissant d’un pays aux moyens limités. L’appui de votre pays dans la mise en œuvre au Congo d’un programme cohérent et pratique, nous semble indispensable », a déclaré Antoinette Sassou N’Guesso, l’épouse du chef de l’Etat devant le congrès américain, dans la grande salle du Capitole.

« Le Congo mon pays, qui a plus de 25% de sa population porteuse du trait de la maladie, ne peut malgré toute notre bonne volonté réussir seul à mettre en place des mécanismes de sensibilisation, de recherche et de prise en charge de cette pathologie. Je vous prie mes frères et amis congressmen de bien vouloir transmettre à votre institution, les cris des malades africains qui aimeraient bénéficier des avancées américaines dans la lutte contre cette pathologie », a-t-elle ajouté.

Son engagement dans la Campagne de sensibilisation à cette maladie génétique dans plusieurs continents du monde, notamment, l’Europe, l’Asie, le Moyen Orient, l’Amérique, sans oublier l’Afrique n’est pas passé sous silence.

« Les craintes et les peines des parents et des enfants malades ne me sont pas étrangères. C’est fort de ce vécu que je me suis impliquée à fond depuis 2003 dans la lutte internationale, pour sortir la drépanocytose de son anonymat. La coopération et la mutualisation des expériences et des efforts permettront à coup sûr d’obtenir des résultats probants à l’endroit des malades », a expliqué la première dame du Congo.

La drépanocytose, un problème de santé publique

Maladie chronique grave d’origine génétique, la drépanocytose atteindrait chaque année plus de 300 000 enfants en Afrique subsaharienne. 25 à 30% de formes hétérozygotes dans certaines régions et un enfant sur cent est hétérozygote.

Environ 50 millions d’individus dans le monde sont porteurs du trait drépanocytaire et donc susceptibles de transmettre cette affection génétique de l’hémoglobine à leur descendance. Sur le continent africain, où l’on dénombre déjà dans certains pays jusqu’à 2 % de nouveau-nés atteints, la maladie risque de prendre de l’ampleur. Au Congo, sur une population de quatre millions d’habitants, environ 25% sont hétérozygotes (AS) et 2% des enfants naissent drépanocytaires (SS).

En plus des traitements destinés à soulager la douleur et à lutter contre les complications, il est nécessaire de développer un traitement de fond limitant la transmission de la maladie.

Le couronnement du plaidoyer de l’épouse du chef de l’Etat a été la résolution adopté par l’assemblée générale des Nations unies en décembre 2008, faisant de la drépanocytose un problème de santé publique, et la proclamation de la journée internationale de sensibilisation à la drépanocytose célébrée le 19 juin de chaque année. Au passage, des résolutions de même nature avaient été présentées et adoptées à l’Unesco, à l’OMS et à l’Union africaine.

Au plan national, Antoinette Sassou N’Guesso a évoqué l’inauguration l’an dernier du Centre national de référence contre la drépanocytose à vocation sous régionale, sans oublier l’organisation en 2005 à Brazzaville des premiers Etats généraux mondiaux de la drépanocytose, qui avaient réuni plus de mille délégués venus des quatre coins de la planète.

Prenant tour à tour la parole, les sénateurs, Charles Rangel et Danny Davis de la chambre des Représentants de New York et d’Illinois ont félicité la présidente de la Fondation Congo-Assistance pour le combat qu’elle mène dans le cadre de la sensibilisation à cette pathologie. Pour eux, Il semble donc urgent d’investir dans la recherche thérapeutique, dès à présent.

En sa qualité de directeur des hôpitaux, le professeur Alexis Elira Dokékias, qui faisait partie de la délégation congolaise a également fait un exposé sur la drépanocytose.

Après ce plaidoyer, Antoinette Sassou N’Guesso et la délégation qui l’a accompagnée ont eu droit à une visite guidée du Centre national de l’université d’Howard à Washington.

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

-Antoinette Sassou N'Guesso devant le congrès américain -La devanture du Centre national de l’université d’Howard

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