Lutte contre Ebola : la communauté internationale s’organise pour stopper la progression de l’épidémie

Samedi 20 Septembre 2014 - 17:15

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En attendant la tenue de la réunion ministérielle sur Ebola le 25 septembre en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, des mesures d’urgence sont prises un peu partout à travers le monde pour combattre le virus Ebola.

Les mesures déjà prises ou en voie de l’être font suite à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée jeudi dans laquelle elle mobilisait contre la progression de l’épidémie en Afrique de l’ouest, qualifiée de « menace pour la paix et la sécurité internationales » Les dispositions prises par des Etats ou des ONG s’inscrivent ainsi dans le cadre de cette résolution appelant « les Etats membres à fournir une aide d’urgence » aux pays affectés par la maladie, en premier lieu la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, notamment par la création d’hôpitaux de campagne, l’envoi de médecins et infirmiers, de capacités logistiques et d’assurer le transport aérien médicalisé. A cela s’ajoutent les revendications de plusieurs ONG, telles que Save the Children et Plan, qui ont réclamé des « mesures efficaces » pour prévenir les « catastrophes sanitaires ». Ces ONG ont demandé à la communauté internationale de déployer des équipes médicales et d’investir davantage pour gérer les cas d’Ebola dans les pays touchés. Elles ont enjoint les dirigeants mondiaux  à renforcer le système de santé dans ces pays.

En réponse à cette exigence, la France et l’Allemagne ont d’ores et déjà décidé de construire un pont aérien devant permettre de transporter des médicaments en Afrique de l’Ouest où le virus Ebola a déjà fait plus de 2 600 morts. Cette opération  va, selon le ministre allemand de la Défense, conduire son pays à dépêcher jusqu’à cent soldats à Dakar, au Sénégal, d’où deux avions de transport Transall de la Luftwaffe achemineront de l’aide aux pays touchés par l’épidémie comme le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée. « Cela permettra de transporter plus de 100 tonnes par semaine », a indiqué le ministère allemand de la Défense, ajoutant que la France engagerait également des avions dans ce dispositif.

Les avions devant être engagés dans le cadre de cette opération et transporteront notamment des médicaments, du matériel médical, des couvertures et des tentes. Les gouvernements français et allemand prévoient aussi d’ouvrir deux centres de soins, chacun de 50 lits. Celui de la France sera installé en Guinée, alors que le centre allemand le sera au Liberia.

La mobilisation internationale s’avère davantage urgente pour éviter que l’épidémie ne se propage dans d’autres pays hors de l’Afrique de l’Ouest et de la République démocratique du Congo où Ebola sévit ces derniers temps. C’est ainsi qu’en France où Ebola a fait son entrée par le canal d’une volontaire française de Médecins sans frontières qui travaillait au Liberia, l’on a déjà autorisé trois traitements expérimentaux qui sont susceptibles de guérir la fièvre hémorragique à virus Ebola dont souffre cette infirmière française qui a été contaminée au Liberia.

Malgré la gravité de la pandémie, une lueur d’espoir sur la maîtrise de la maladie existe depuis que le secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU), Ban Ki-moon, a annoncé devant le Conseil de sécurité la création en Afrique de l’ouest d’une mission de terrain chargée de coordonner la réponse à la progression d’Ebola. Cette Mission pour la réponse d’urgence à Ebola (ou Unmeer, pour United Nations Mission for Ebola Emergency Response) aura son quartier général dans la région mais pas dans l’un des trois pays les plus touchés par la maladie (Liberia, Sierra Leone, Guinée). Elle y aura cependant des antennes.

Pour l’heure, l’ONU estime avoir besoin de près de 1 milliard de dollars sur une période de six mois pour juguler le fléau. Elle s’attend aussi à créer un fonds pour recueillir les contributions des gouvernements d’autant que selon le secrétaire général des Nations unies, « la progression de la maladie va plus vite que la réponse », et que le nombre de cas double toutes les trois semaines.

Pour stopper la « progression exponentielle » de la pandémie,  le Dr David Nabarro, coordinateur de l’ONU pour Ebola, a prévenu qu’ il faudrait que la réponse de la communauté internationale soit « 20 fois plus forte qu’elle ne l’est en ce moment »,

Le virus Ebola est apparu en Afrique de l’Ouest, en janvier 2014, en Guinée, avant de se propager au Liberia et en Sierra Leone. A ce jour, la maladie a fait plus de 2 400 morts, selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula