Lotissement anarchique à Kinshasa : le site érosif de Kivulu à Mont-Ngafula revendu

Une érosion avait ravagé en 2004 des maisons et autres constructions sur l’avenue Kivulu dans la commune de Mont-Ngafula. Et pour stopper cette catastrophe, le gouvernement avait consenti d’indemniser les propriétaires de ces maisons et constructions, après avoir exproprié ce site declaré dangereuse afin de mener des travaux de lutte antiérosive avec les financements des bailleurs de fonds. C’est la société Safricas qui avait été chargée d’exécuter les travaux. Les propriétaires des terrains  bénéficieront de manière équitable de l’indemnisation fixée à 330 mille² dollars américains. L’on souligne ici que l’État n’a pas indemnisé l’ensemble des occupants de ce lieu, laissant de ce fait des sinistres aujourd’hui sans logis. L’enveloppe globale allouée par le gouvernement pour l’ensemble des travaux sur le site a été évaluée à 1 million 269 mille dollars américains, dont 739 mille à titre d’avance pour la construction du collecteur, 330 mille pour les indemnisations et 200 mille à titre d’avenant pour des travaux supplémentaires.

Mais de graves irrégularités ont ensuite été constatées sur le site. Et aujourd’hui, apprend-on, l’autorité communale de Mont-Ngafula, précisément le bourgmestre Olivier Saya, en complicité avec l’adjoint du chef du quartier du ressort de l’avenue Kivulu, Michel Otshudiena, se serait mis à lotir à nouveau sur cette partie autrefois érosive et stabilisée à l'issue des travaux exécutés par la société Safricas. Le comité des expropriés et sinistres du site renseigne qu'un terrain qui avait été exproprié à hauteur de 89 mille dollars américains aurait été revendu pour la modique somme de 8 mille dollars américains ! Pas plus tard que le 30 septembre, les habitants du quartier ont assisté à l’abattage de tous les arbres fruitiers et autres végétations qui avaient été plantés sur le site. Des informations recueillies, on apprendra que le site aurait été revendu.

Le Comité des expropriés et sinistres du site de Kivulu sollicitent de ce fait l’implication personnelle du Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, dans cette affaire. Car, insistent-ils, « les ennemis du peuple congolais viennent encore de nouveau lotir sur la partie dangereuse de cet ouvrage, c’est-à-dire le dissipateur. Et cette vente a permis aux nouveaux acquéreurs de détruire toute la végétation qui a été plantée en ce lieu pour stabiliser le sol contre les eaux des pluies ».