Livres : « Stop au gaspillage des jeunes ! » présenté au publicMardi 20 Février 2018 - 16:15 Ollivier Lincoln Bathéas Mollomb a fait la présentation de son ouvrage, le 18 février, à l’Espace culturel Le Continental situé à Mpaka, dans le 6e arrondissement de la ville océane, Ngoyo. Parue aux Éditions Cultures Croisées, l'oeuvre "Stop au gaspillage des jeunes ! " d'Ollivier Lincoln Bathéas Mollomb décrit et analyse en profondeur les violences qu'il a subies depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte. Sans tabou ni détour, l'auteur brosse la situation peu reluisante que vit la jeunesse d’aujourd’hui, martyrisée, abandonnée à son triste sort et instrumentalisée. Un tableau pitoyable qui a entraîné au fil des années par la passivité de l’État, de la société, de la rue et de l’école, une révolte violente et aveugle des jeunes qui émeut tout le monde aujourd'hui. Chacun, comme dans un miroir, se regarde dans la peau de victime et bourreau. Une responsabilité collective que chacun doit assumer pour extirper ce mal qui devient un véritable serpent de mer. De sa plume acérée, l’auteur présente le mal de la jeunesse à travers les racines du mal, les différents visages de la délinquance juvénile, les facteurs socio-culturels, économiques dus à la mauvaise gestion du pays, les trois grandes parties qui constituent l’ouvrage. « Me référant à ma propre histoire, à mon vécu d’enfant du 5e arrondissement de Brazzaville qui est, d’ailleurs, l’épicentre de ce phénomène, je veux prouver avec conviction que nous sommes tous des "bébés noirs", pas dans l’action, mais dans notre être le plus profond. Car dans cet énorme moule qu’est la société congolaise, nous, les jeunes de ma génération, avons été façonnés dans l’indifférence et l’insouciance des plus absolues. Je crains qu’aucune mesure répressive, si ferme et violente soit-elle comme elle est préconisée par le parquet de Brazzaville, ne sache guérir ce mal être plus mental que physique, si elle n’est pas accompagnée de mesures capables de nous sauver et de faire de nous des hommes utiles à la société. », écrit-il en préambule. Pour l’auteur, enfance et violence sont deux concepts censés ne rien avoir à faire ensemble mais qui, malheureusement, trop souvent chez nous, sont étroitement liés. À la maison, comme dans la rue ou à l’école, les comportements brutaux sont rarement absents du quotidien des enfants. Pire, les gangsters d’hier ou héros des guerres fratricides congolaises sont pris en exemple et chacun veut leur ressembler. L’exposition des enfants au tabac, à l’alcool et à la drogue ajoutée à l’absorption des potions magiques censées donner des pouvoirs naturels aux consommateurs ne font que précipiter les jeunes dans la déviance la plus absurde. "La jeunesse détruite par sa société" Avec émoi et effroi, Bathéas Mollomb constate que le mal est très profond et même enraciné avec l’existence des gangs ou bandes de jeunes organisés et structurés, animés par le désir d’affirmer leur existence, leur appartenance à un groupe donné et de récupérer par la violence, disent-ils, ce que la société leur a refusé. Aujourd’hui, force est de reconnaître que l’immense potentiel que constitue la jeunesse est ignorée. Une société qui détruit ses jeunes au lieu de les aider à y jouer un rôle important. Le problème de la jeunesse est banalisé et on assiste même avec impuissance au pourrissement de ce que l’on appelle aujourd’hui le mal des jeunes sans que personne ne crie gare, constate l'auteur. Il faut chercher le mal à la racine, c’est-à-dire rechercher les causes du mal de la jeunesse au lieu de se précipiter seulement à s’attaquer aux conséquences. « En pratiquant seulement la stricte méthode punitive, on ouvre la porte à un ballet incessant de délinquants multirécidivistes entre la rue et la maison d’arrêt. Cette dernière, loin d’être un véritable centre de réducation, risque de fabriquer des monstres. », ajoute-t-il. Ollivier Lincoln Bathéas Mollomb est né le 13 octobre 1991 à Brazzaville. Agent commercial de formation, il est agent manager et agent commercial d’artistes. Ce livre est son premier ouvrage. Hervé Brice Mampouya Légendes et crédits photo :Photo 1: Ollivier Lincoln Bathéas Mollomb présentant son ouvrage et Anne Marie Kibongui des Éditions Cultures Croisées
crédit photo"Adiac"
Photo 2: La couverture de l'ouvrage Notification:Non |