Libye : un compromis pour des élections « au printemps »

Mercredi 26 Juillet 2017 - 16:45

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Les deux principaux rivaux libyens, Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar, se sont engagés, le 25 juillet en France, à œuvrer conjointement pour sortir leur pays du chaos, appelant à un cessez-le-feu et à l'organisation rapide d'élections.

Réunis à l'initiative du président français, Emmanuel Macron, le civil Fayez al-Sarraj et le militaire Khalifa Haftar ont « agréé » (mais pas signé) – pour la première fois - une déclaration commune de sortie de crise. Le texte en dix points, lu en arabe, réaffirme que seule une solution politique permettra de sortir de la crise libyenne et réitère la validité des accords de Skhirat, signés en 2015 sous l'égide de l'ONU. « La solution à la crise libyenne ne peut être que politique et passe par un processus de réconciliation nationale associant tous les Libyens », selon le texte.

« Nous nous engageons à un cessez-le-feu et à nous abstenir de tout recours à la force armée pour ce qui ne ressort pas strictement de la lutte antiterroriste », déclarent les deux rivaux, qui appellent à la démobilisation des milices et à la constitution d'une armée régulière. Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement d'entente nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, peine à asseoir son autorité en dehors de Tripoli. Le maréchal Haftar, homme fort de l'est du pays accumule les victoires militaires sur le terrain, et nombre d'observateurs s'interrogent sur ses ambitions.

Les deux hommes se sont solennellement engagés à œuvrer pour organiser des élections « le plus vite possible ». Emmanuel Macron, qui a salué « le courage historique » des deux rivaux, avait auparavant assuré que le processus électoral serait organisé au printemps. « C'est une étape, ce n'est pas encore la paix en Libye », a estimé une source diplomatique française à l'issue de la rencontre, insistant sur le rôle du nouvel émissaire de l'ONU, Ghassan Salamé, qui prend ses fonctions cette semaine.

Les frères ennemis libyens s'étaient déjà rencontrés début mai à Abu Dhabi, mais sans résultat probant. La rencontre de la Celle-Saint-Cloud marque la victoire de la ligne « pragmatique » désormais prônée par la France, qui considère Khalifa Haftar comme l'un des principaux remparts contre le terrorisme. Cet activisme français a toutefois été vu avec une certaine inquiétude du côté de l'Italie, ancienne puissance coloniale, en première ligne face aux centaines de migrants débarquant quotidiennement sur ses côtes depuis la Libye.

Josiane Mambou Loukoula

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