Libye : l’Italie apporte tout son soutien à l’ONU pour une solution négociée

Mercredi 25 Mars 2015 - 13:30

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L’émissaire de l’ONU est sur le terrain et espère la formation cette semaine d’un gouvernement d’union reconnu par les factions libyennes.

L’émissaire de l’ONU pour la Libye, l’Espagnol Bernardino Leon, a l’appui total de l’Italie pour mener les factions libyennes autour d’une table. Pour Rome, en effet, la crise libyenne s’est imposée comme une priorité à l’agenda de sa diplomatie de l’extincteur. Le temps presse et la réalité est chaque jour différente de ce qu’elle était hier. Par exemple, lundi, Turin a enterré dans la solennité et l’émotion trois Italiens tués dans un attentat en Tunisie, un pays qui était jusqu’ici considéré comme sûr pour les touristes occidentaux.

Or, à tort ou à raison, l’Italie considère que c’est le chaos libyen qui provoque aussi bien les vagues de migrants qui débarquent par centaines chaque semaine sur ses côtes de Sicile, que le fondamentalisme musulman qui commence à la prendre dans sa ligne de mire. « Il nous faut un processus mené par les Libyens, qu'ils s'unissent, cessent de se battre entre eux et combattent ensemble Daesh », le groupe État islamique, qui profite du chaos ambiant pour s'implanter dans le pays, a expliqué Federica Mogherini.

Commissaire européenne aux Affaires étrangères, Mme Mogherini est aussi, ce n’est pas un détail, ancienne ministre des Affaires étrangères de l’Italie. Elle pousse autant que le Premier ministre Matteo Renzi pour une sortie de crise rapide en Libye. Un moment tentée par l’organisation d’une coalition occidentale armée en Libye, l’Italie qui fut pendant un moment sa puissance colonisante (1912-1951) retient de son devoir de s’impliquer. Et d’abord parce que la déstabilisation prolongée aura des effets directs sur la situation chez elle, où l’opinion supporte de moins en moins qu’elle soit laissée seule face à la question de l’immigration massive par exemple.

L’envoyé de l’ONU a assuré lundi qu’il y avait « une chance » pour que « les premiers noms pour un gouvernement d'unité nationale cette semaine » soient proposés par les protagonistes libyens. Les discussions, laborieuses, se tiennent au Maroc, autre pays du pourtour méditerranéen très attentif à l’évolution de la situation dans la sous-région. Quelque trente-quatre maires et dirigeants locaux libyens ont été conviés pour deux jours à Bruxelles lundi et mardi par Federica Mogherini pour se donner des chances de succès à ces pourparlers. L’enjeu est crucial, mais Bernardino Leon veut rester réaliste : « je ne veux pas que les attentes soient trop élevées vu la situation sur le terrain ».

Lucien Mpama