Libye : les partenaires se sont engagés à Tunis à soutenir le nouvel exécutif

Mercredi 13 Avril 2016 - 13:18

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La communauté internationale a décidé d’accélérer la sortie de crise en Libye, en affichant un soutien plus significatif pour le nouveau gouvernement d’union nationale qui est entré récemment en fonction. La situation économique et sécuritaire dans ce pays était au cœur de la réunion qui s’est tenue le 12 avril dans la capitale tunisienne.

La conférence de Tunis était destinée à aider le cabinet gouvernemental, issu de l’accord de Skhirat (Maroc), à définir ses objectifs et ses priorités en vue de poursuivre le processus de sortie de crise en Libye plongée dans les violences depuis 2011. Les participants se sont penchés sur l’appui financier à apporter à ce pays pour permettre au gouvernement d’union nationale, dirigé par l’actuel Premier ministre, Fayez As-Sarraj, de faire face aux besoins urgents du pays, qui cherche à affirmer son pouvoir depuis fin mars.

En clair, cette conférence avait pour objectif de permettre au gouvernement d’union nationale de définir ses objectifs et ses priorités qui bénéficieraient d’un soutien international, fourni aussi bien par les pays qui soutiennent déjà la Libye que de ceux qui souhaitent soutenir le nouveau gouvernement. Une occasion qui a permis d’échanger sur deux priorités majeures : sécuriser et redresser l’économie du pays. Et malgré le fait que les chantiers sont immenses, les participants se sont engagés à soutenir financièrement le nouvel exécutif.

Il s’agira donc de relancer le système bancaire et les  exportations de pétrole, fournir à nouveau des services publics de base aux Libyens, tels que l’électricité et les services de santé. La reconstruction du secteur sanitaire nécessite à lui seul 50 millions d’euros, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces priorités et autres défis économiques visant la reconstruction du pays ont été exposées par le gouvernement libyen comme étant les plus urgents de la nouvelle équipe. Réagissant à ce sujet, le représentant du ministère britannique des Affaires étrangères a évoqué la nécessité de reconstruire l’économie libyenne à la seule condition que celle-ci soit diversifiée pour ne plus dépendre, à l’avenir, exclusivement du pétrole.

Le coordinateur humanitaire de la mission de l’ONU en Libye, Ali Al Zaatari a parlé d’un nouveau plan humanitaire en préparation pour aider les Libyens en dépit de l’ampleur de la crise. Pour ce faire, il a plaidé pour une aide urgente en ces termes : « Le secteur de la santé a besoin d’un soutien immédiat, il peut s’effondrer à tout moment. Il y a un nombre considérable de déplacés internes : plus d’un demi-million de personnes a besoin d’assistance, en particulier dans l’est, à Benghazi. Nous devons aussi nous pencher attentivement sur la question du statut légal des migrants et des réfugiés. Il ne faut pas qu’il y ait de crise humanitaire en Libye en 2017. »

Evoquant à son tour cette situation humanitaire préoccupante dans son pays, l’un des vice-présidents du gouvernement d’union nationale a dit que « si aucune réponse n’était apportée aux besoins primaires des Libyens, la stabilité du pays serait en jeu ».

Concernant la situation sécuritaire tant en Libye que dans les pays voisins, les participants ont également assuré le gouvernement d’union nationale du soutien de leurs pays, institutions ou organisations pour l’aider à reconstruire l’armée libyenne et lutter à ses côtés contre le groupe l’Etat islamique qui s’est installé dans le pays. Ce soutien multiforme fait suite à celui obtenu précédemment de plusieurs villes ainsi que de la Banque centrale et de la Compagnie nationale du pétrole. Les nouvelles autorités libyennes espèrent que le soutien officiel du Parlement de Tobrouk qui leur manquait pourrait intervenir bientôt.

Des hauts fonctionnaires de plus de quarante pays arabes, des représentants des Nations unies, ceux des institutions financières dont la Banque mondiale, de l’Union européenne, de l’Union africaine, des organisations internationales et de quelques pays occidentaux ont pris part à cette rencontre, placée sous l’égide de l’ONU.

 

Nestor N'Gampoula

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