Libye : le peuple souhaite une nouvelle ère de paix

Jeudi 22 Mars 2018 - 11:45

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L’envoyé spécial des Nations unies dans le pays, Ghassan Salamé, qui s’exprimait par vidéo-conférence, le 21 mars, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, a insisté sur le désir profond des Libyens de renouer avec la stabilité malgré le fait que le gouvernement d’union nationale et les dirigeants basés dans l’est ont des points de vue divergents sur l’application de l’accord de 2015.

Pour le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, le peuple s’impatiente du retour d’un climat de stabilité et veut avoir toute la certitude d’une démarche appropriée qui doit se solder par la mise en place d’institutions responsables, démocratiques et unifiées. Pour ce faire, il a souligné la nécessité que le peuple décide de son gouvernement. « Cela veut dire, des élections », a-t-il dit, ajoutant que la tenue des scrutins libres, crédibles et justes avant la fin de l’année est la priorité des Nations unies. Et jugeant de telles élections cruciales, il a salué l’avancement du processus d’enregistrement des électeurs qui s’est achevé le 12 mars; 2,5 millions de Libyens étant désormais en mesure de voter.

Ghassan Salamé a rappelé qu’un projet de Constitution avait été approuvé le 29 juillet 2017 par l’Assemblée constituante libyenne, la Cour suprême ayant reconnu, le 14 février dernier, la validité du vote de l’Assemblée constituante. Fort malheureusement, des obstacles demeurent pour la tenue d’un referendum constitutionnel. « Des factions ne sont, par ailleurs, pas du tout satisfaites par ce projet de Constitution », a indiqué l’envoyé spécial, poursuivant que la question d’un referendum étant passionnément débattue. Malgré cela, ce processus politique doit continuer, le statu quo étant intenable, a-t-il indiqué, en appelant le Conseil de sécurité à partager ce message auprès de tous les responsables libyens.

Pour tenter de régler l’impasse politique qui prévaut en Libye, l’envoyé spécial a annoncé que l’ONU va lancer, dès cette semaine, un nouvel et dernier effort pour rallier les leaders rivaux libyens à l’accord de 2015 qui avait mis en place un gouvernement d’union nationale, dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj. Estimant qu’il y avait « très peu d’espoir » en vue d’une entente pour amender ce texte entre les deux parties rivales, Ghassan Salamé a dit vouloir « entreprendre une nouvelle et dernière tentative pour mettre en place les amendements ».

Au niveau de l’ONU, des efforts ont déjà été consentis pour tenter de résoudre la crise libyenne. A ce sujet, un plan pour ramener la stabilité a été élaboré. Il y est prévu, entre autres, des élections cette année pour tourner la page d’une transition chaotique, sept ans après le déclenchement de la révolte qui avait renversé le régime autoritaire de Mouammar Kadhafi. Mais le gouvernement d’union nationale, basé à Tripoli, et les autorités de l’est dirigées par le maréchal Khalifa Haftar ne sont pas toujours unanimes sur l’application de l’accord de paix de 2015. Ce dernier est soutenu par l’Egypte, la Russie et les Emirats arabes unis. L’une des pierres d’achoppement a été d’inclure dans le gouvernement d'union nationale le maréchal Haftar, l’homme fort de l’est libyen.

« Le plan de l’ONU ne dépend pas de ces amendements et, certainement, plus la Libye est proche des élections, moins ces amendements deviennent pertinents (…). Pour les Nations unies, travailler au déroulement d’élections justes, libres et crédibles avant la fin de cette année est au top de nos priorités », a confié l’émissaire de l’ONU.

Quelque 2.5 millions de Libyens se sont déjà inscrits pour voter mais les nouvelles lois électorales n’ont pas encore été rédigées et les plans pour un référendum constitutionnel bloqués. Quant au contexte sécuritaire, il est marqué par la poursuite des violences puisque des conflits localisés persistent à travers le pays.

Nestor N'Gampoula

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