Libye : en quête de légitimité, le nouvel exécutif espère un consensus à VienneSamedi 14 Mai 2016 - 12:34 Des discussions sur le soutien international à apporter au gouvernement d’union nationale - né après de longues tergiversations et dirigé par Fayez Al-Sarraj -, se tiendront le 16 mai à Vienne, en Autriche. Cette rencontre sera certainement l’occasion pour ce gouvernement qui manque toujours de légitimité, faute d’un vote de confiance du Parlement de Tobrouk (est) de s’assurer le soutien de tous les Libyens. Les assisses de Vienne porteront sur les efforts que mène la communauté internationale pour favoriser le retour de la stabilité en Libye. La réunion va avoir lieu, alors que le Parlement libyen (basé à Tobrouk) reconnu par la communauté internationale devait, depuis plusieurs semaines, se retrouver pour un vote de confiance en faveur du gouvernement d’entente nationale. Fort malheureusement, et faute de quorum, en raison notamment des dissensions qui le gangrènent, ce vote tant attendu a été maintes fois reporté en dépit des pressions de la communauté internationale. Ce vote annoncé la dernière fois pour le 18 avril dernier avait été aussi reporté sine die. Malgré cette situation, un espoir semble demeurer puisque 102 députés sur 198, ayant affirmé dans une déclaration avoir été précédemment empêchés de voter formellement, ont dit « accorder leur confiance au gouvernement d’union nationale ». Les intéressés ont demandé que la session lors de laquelle les ministres devront prêter serment soit organisée dans un plus bref délai dans un autre lieu que Tobrouk, dans l’est du pays. En février dernier, une centaine de députés avaient déjà exprimé leur soutien au gouvernement de Fayez Al-Sarraj, mais la communauté internationale pressait le Parlement de tenir un vote de confiance officiel. Ce que l’on peut retenir du parlement de Tobrouk, c’est qu’il était associé à un gouvernement qui était reconnu par la communauté internationale jusqu’à la formation de l’exécutif d’union. Pour l’heure, il est difficile de savoir ce que ses députés veulent concrètement, puisque rien ne prouve que ce cabinet est prêt à transférer ses pouvoirs au gouvernement d’union installé à Tripoli, le 30 mars dernier. Le gouvernement de Fayez Al-Sarraj peut mettre fin au chaos libyen Depuis lors, le nouvel exécutif libyen a reçu le soutien d’acteurs économiques-clés comme la Banque Centrale et la Compagnie nationale pétrolière. De même, une partie des autorités qui contrôlaient Tripoli lui ont aussi prêté allégeance, y compris celles rivales du gouvernement de Tobrouk. Malgré ces soutiens annoncés, ce gouvernement ne devra ménager aucun effort pour asseoir son autorité naissante sur la totalité du territoire libyen et surmonter un obstacle majeur : le refus du gouvernement de Tobrouk de lui céder le pouvoir avant le vote de confiance. Avec la récente visite à Tripoli du ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, quelques jours après celles de ses homologues italien, français, allemand, espagnol et portugais, on comprend pourquoi la communauté internationale pousse à la reconnaissance du gouvernement d’union nationale en Libye : il reste selon certains observateurs, le seul moyen susceptible de mettre fin au chaos dans ce pays riche en pétrole, d’arrêter l’immigration clandestine vers l’Europe, et de lutter efficacement contre le groupe djihadiste Etat Islamique. Tout compte fait, les choses semblent se normaliser en Libye, puisque plusieurs pays européens envisagent de rouvrir leurs ambassades dans ce pays miné par des années de violences et de luttes de pouvoir. Quant à l’intense activité diplomatique des Européens, il sied de noter qu’elle a coïncidé avec l’annonce de l’émissaire, Martin Kobler, du retour de la mission des Nations-unies (Manul) en Libye, pays qu’elle avait quitté en 2014 en raison des violences. Vienne sera certainement l’occasion pour le gouvernement d’union, soutenu par les Nations unies, de trouver un compromis face aux vives réticences de la frange dure des deux gouvernements, qui ont rivalisé pour le contrôle du pays depuis l’année dernière, provoquant l’installation du groupe Etat islamique autour de la ville côtière de Syrte.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |