Liberté d'expression : des ONG dénoncent la tentative d’étouffer des manifestations publiques

Samedi 5 Décembre 2015 - 15:00

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Visant une récente mise en garde du procureur général de la République et la dispersion des manifestations au Katanga ainsi que d’autres faits à charge de l’autorité ou des services de l’État, la coalition de 33 ONG de défense des droits de l’Homme de la RDC fustige la tentative de violation des libertés d’expression et des manifestations pacifiques garanties aux citoyens par la Constitution.

 

Le coordonnateur de la coalition de trente-trois ONG de défense des droits de l’Homme de la RDC, Me Georges Kapiamba, réagissant à la mise en garde du procureur général de la République (PGR) sur l’organisation des manifestations publiques-sous prétexte du dialogue politique-qui perturberaient l’ordre public, a dénoncé la tentative de violation des libertés d’expression et des manifestations pacifiques garanties aux citoyens par la Constitution. C’était lors d’une conférence de presse organisée le 3 décembre à Kinshasa. « La coalition s’inquiète profondément de l’assimilation délibérée faite des manifestations publiques et pacifiques à une tentative de renversement d’un régime constitutionnellement établi à un désordre aux troubles de l’ordre public », a souligné Me Georges Kapiamba.

Pour le coordonnateur de cette coalition, en effet, la mise en garde du PGR serait une « tentative de restriction ou d’obstruction à l’exercice d’un droit fondamental prévu et puni par l’article 180 du code pénal livre II ».

Promotion et protection des libertés publiques

Dans leur action, les trente ONG ont, par ailleurs, rappelé au PGR que la RDC a ratifié le pacte international relatif au droit civil et politique et la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui lui imposent l’obligation de promouvoir et de protéger la liberté des manifestations pacifiques.

En rapport avec le dialogue convoqué par le chef de l’État, la coalition de trente ONG dit craindre le risque de violation de la disposition intangible de la Constitution et plaide pour la libération sans condition de tous les prisonniers politiques et d’opinion.

Dans ce même ordre d’idées, cette coalition a notamment déploré la dispersion brutale des supporteurs de l’équipe TP Mazembe, le 1er décembre, et prie le secrétaire général de l’ONU de saisir à tout moment le Conseil de sécurité des cas des pareilles violations pendant la période électorale.

Il est rappelé que le PGR, Flory Kabange Numbi, a mis en garde, le 2 décembre, tous ceux qui inciteraient la population à la violence en se servant du dialogue politique à venir comme prétexte. Le PGR a fait allusion aux déclarations de certaines personnalités politiques et de la société civile, qui appellent la population à l’application de l’article 64 de la Constitution, invitant à une lecture « non abusive » dudit article. Cet article, note-t-on, stipule notamment que tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la Constitution.

Dans ses avertissements, le procureur a noté que la convocation du dialogue et la tenue de celui-ci ne devraient aucunement servir de prétexte pour inciter la population à la violence. Il a interdit toute tentative de recourir à des manifestations de rue pour résister contre les institutions en place, indiquant qu’elles seront interprétées comme une intention avérée de les renverser.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Me Georges Kapiamba / Photo Adiac

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