Les enfants d’Afrique en danger de mort presque partoutDimanche 4 Juin 2017 - 23:49 La Journée internationale des enfants, jeudi, n’a pas présenté un tableau réjouissant du sort des enfants dans le monde. S’il fallait une confirmation du fait que le Niger est décidément le pays où il ne fait pas bon être enfant, les dramatiques informations de la journée de jeudi le confirmeraient à suffisance. Au moins 44 migrants en effet, parmi lesquels des bébés, ont été retrouvés morts en plein désert dans la région d'Agadez, alors qu'ils tentaient de se rendre en Libye voisine puis probablement en Europe. Le maire d’Agadez, Rhissa Feltou, n’excluait pas du tout jeudi que ce nombre de morts ne soit que provisoire. Car la Croix Rouge affirmait de son côté continuer de « récolter des informations précises sur le terrain ». « Ces migrants subsahariens, dont des bébés et de femmes, sont morts de soif car leur véhicule est tombé en panne », a indiqué une source sécuritaire locale. On précise que la ville d’Agadez, entre Sahara et Sahel au nord du Niger, est devenue la plaque tournante des flux migratoires se dirigeant vers la Libye, puis vers l’Italie en traversant la Méditerranée. Mi-mai, quarante Ouest-africains, abandonnés par leur passeur sur leur route pour l'Europe via la Libye, avaient eu la chance d’être secourus par l'armée nigérienne en plein désert. Ces clandestins étaient des ressortissants partis de Gambie, du Nigeria, de Guinée, du Sénégal et du Niger même. Le drame annoncé jeudi est survenu le jour même où l’organisation non gouvernementale Save The Children (Sauver les enfants) publiait un rapport impitoyable indiquant qu’un enfant sur quatre n’aura pas le droit de jouir de son enfance dans le monde. Jeudi se célébrait précisément la Journée internationale de l’enfant. Résultat de statistiques puisées dans 172 pays, les chiffres de l’ONG soulignent le sort peu enviable de quelque 700 millions d’enfants dans le monde aujourd’hui. D’ailleurs, le titre du rapport est évocateur : « Enfance volée », pour signifier qu’à l’heure où les petits êtres devraient être occupés à jouer au cerceau ou à la marelle, des millions d’entre eux font face aux guerres des adultes, aux famines qui en sont une conséquence souvent, aux effets climatiques, à la soif et aux maladies facilement évitables. Dans le monde, les enfants souffrent directement des effets de l’action inconsciente des adultes ; ils passent brutalement à l’âge adulte même à très bas-âge. Victimes ou acteurs tout autant dans des conflits dont ils ne connaissent pas les enjeux cachés en tant qu’enfants-soldats. Dans cette situation, le Niger est le pays où les enfants sont les plus exposés aux menaces directes des violences, des sécheresses, des famines ou des maladies. Suivent d’autres pays du continent tels l’Angola, le Mali, la République Centrafricaine ou la Somalie. Mais les pays non-cités ne sont pas des paradis : dans les deux Congo, la mendicité des enfants est devenue un phénomène se prolongeant vers la délinquance en bande, Koulouna ou Bébés noirs par exemple, quand les adultes ne développent pas des discours de rejet pointant de prétendus enfants sorciers. Le monde est concerné à des degrés divers, sous des aspects différents. Save The Children affirme que chaque jour ce sont 16.000 enfants qui meurent avant l’âge de 5 ans. Dans la plupart des cas, ils décèdent de maladies telles que les maladies pulmonaires, les diarrhées, le paludisme. Mais 18% des cas concernent aussi des enfants qui naissent prématurés et qui ne survivent pas. Naturellement, il existe des îlots de bien-être. Notamment les pays du Nord de l’Europe : Luxembourg, Islande, Finlande, Norvège. Le rapport souligne qu’au Nigéria, les enfants nés de mères analphabètes ont trois fois plus de risques de mourir jeunes. Lucien Mpama Notification:Non |