Le jumelage Afrique-Europe : une coopération amicale dans le respect de tous

Dimanche 30 Mars 2014 - 5:00

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Le jumelage désigne un type d’association de deux villes de pays différents, une coopération décentralisée qui se concrétise par des voyages et des échanges socioculturels sensibles aux traditions de chacun

Les jumelages franco-allemands sont les plus importants. La fin des années 1950 a d’ailleurs connu une vague de jumelages intra-européens afin de renforcer la paix et d’édifier l’Europe. Qu’en est-il des jumelages entre l’Europe et l’Afrique ? Il va de soi que les relations passées entre le continent africain et le continent européen ont donné naissance à de nombreux liens créant un ancrage historique. En effet, il est intéressant de noter que les premiers jumelages apparaissent au lendemain de la décolonisation.

L’écrasante majorité des jumelages européens en Afrique est réalisée par la France, l’Allemagne et l’Angleterre. Ils sont souvent localisés en Afrique noire, car l’objectif principal des nombreux Européens investis dans la pratique du jumelage est de découvrir des cultures différentes. Les cinq pays comptant plus de cinquante villes ou villages jumelés en Afrique sont le Togo, la Mauritanie, le Mali, le Sénégal et l’Angola. Cela pour de nombreuses raisons, entre autres le climat, les liens, l’exposition médiatique de ces pays.

Prenons l’exemple de la commune d’Ixelles en Belgique, qui à deux jumelages totalement différents : Biarritz, en France, et Kalamu (Matonge) à Kinshasa, en RDC. Pour la petite histoire, Ixelles abrite la Maison africaine, véritable lieu d’échange et d’orientation pour les jeunes étudiants congolais en Belgique. C’est autour de cette entité que se sont installés de nombreux commerces propres à la communauté congolaise. Le quartier a été surnommé Matonge, rappelant le quartier animé de Kinshasa ; c’est ainsi qu’est née l’idée du jumelage avec Kalamu. Cette union a permis de nombreux voyages culturels, mais aussi une coopération au développement sur le long terme organisée par les citoyens participants. Il est important de comprendre que le but du jumelage est d’apprendre de l’autre, c’est une logique gagnant-gagnant. Apporter une aide n’est pas dans les objectifs premiers de cette collaboration.

Le plus intéressant dans la pratique des jumelages est l’investissement de la société civile, beaucoup mieux reçue que les organisations étatiques. En France, les exemples ne manquent pas : Montpellier est jumelée avec Ouagadougou (Burkina-Faso) ; Angers avec Bamako (Mali) : Saint-Benoit-du-Salut avec Aera Mb’ar (Mauritanie) ; Châtenay-Malabrie avec Niamtougou (Togo).

La dynamique des jumelages, qui reviennent à un partenariat culturel entre deux municipalités, est aujourd’hui de plus en plus encouragée par les Nations unies et l’Union européenne, qui en fait un objectif primordial dans le cadre de l’élargissement de ses programmes méditerranéens.

Grâce Loubassou