Les Dépêches de Brazzaville : Comment êtes-vous arrivée à la mode ? Et qu’est-ce qui vous a poussée à devenir créatrice ?
Mariah Bocoum : J’ai toujours eu une passion pour la mode. Après des études de culture et de communication à l’université de Nancy, j’ai suivi une formation en esthétique à Paris. En rentrant au Mali, j’avais choisi de créer un institut de beauté, mais je n’étais toujours pas satisfaite ni épanouie. J’ai décidé alors de sauter le pas en donnant vie aux créations que je dessinais. Depuis, c'est un vrai succès. Mon rêve est de valoriser les matières textiles du Mali et de l'Afrique. J’espère les diffuser sur une plateforme internationale.
À quand remonte la réalisation de votre première collection ? Parlez-nous de cette période…
Ma première réalisation date de 2010. Pendant cette période, j’ai été submergée de tellement de sentiments ! Au début, il y a eu le doute, l’excitation, le stress, et pour finir l’émotion devant la réaction des premières personnes qui l’ont vue. Il y a eu beaucoup de larmes, car je suis de nature hypersensible.
Comment définiriez-vous votre marque, Les Péchés mignons ? Quel est son concept ?
Les Péchés mignons est une maison de couture dédiée aux femmes contemporaines. Son concept est novateur, c’est la passion du beau. C’est mon petit défaut agréable auquel je ne peux résister.
Quelles sont les étapes de créations de vos collections ?
Il y a d’abord la réflexion, la recherche, le croquis, la recherche de la matière et la réalisation, qu’il faut absolument suivre du début à la fin.
Quelles sont vos inspirations ou influences ?
Je m’inspire beaucoup de l’air du temps, de la musique et de la beauté des femmes. Mes collections sont en général un voyage entre l’Afrique et le reste du monde, un mélange audacieux de matières, de cultures.
Vous portez une attention particulière aux matières. Que privilégiez-vous pour vos créations ? Certains imprimés sont-ils réalisés par vous-même ?
Je mets à l'honneur les matières traditionnelles comme le bogolan, le bazin, le wax, et je leur donne une dimension plus universelle. Je suis actuellement en formation pour la fabrication du bogolan. Pour l’instant je ne suis qu’une apprentie, mais j’espère bientôt réaliser un design de bogolan fait de mes mains.