L'Afrique au-delà de 2015 : quels objectifs pour quel modèle de développement ?

Sécurité alimentaire et extrême pauvreté

Plusieurs intervenants ont pointé l'état critique de la sécurité alimentaire et l'accès à l'eau potable, deux objectifs prioritaires pour le futur. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères de Guinée, Abdoulaye Fall, affirme que cette sécurité ne peut exister qu'à travers le développement de la culture et une économie d'infrastructures. Le haut représentant des Pays en développement, Gyan Chandra-Acharya, insiste : « Pour les 15 prochaines années, la fin de l'extrême pauvreté sera un point crucial. »

Éducation et autonomisation des femmes

La plupart des orateurs ont évoqué l'importance de l'accès à l'éducation dans la croissance durable de l'Afrique. Cette question implique l'égalité des sexes en matière d'éducation et d'emploi. Les femmes doivent être actrices du développement.

Énergies renouvelables

Comment la croissance durable de l'Afrique peut-elle être garantie ? De nombreux participants ont souligné l'importance de l'utilisation des énergies renouvelables et moins coûteuses. L'ancien Premier ministre du Mali qualifie ces énergies comme essentielles pour l'évolution de l'Afrique, se référant au barrage d'Inga en République démocratique du Congo, permettant au continent d'obtenir l'électricité à faible batterie.

Financement et modernisation

Abdoulaye Fall insiste sur un besoin crucial de financement international. À ce sujet, il a évoqué la création récente de la « coalition triangulaire Sud-Sud pour la Guinée » pour renforcer la capacité endogène en Afrique. Un financement novateur sera mis en œuvre en tenant compte du sentiment de paix et de bonne gouvernance.

Concernant l'évolution financière en Afrique, Anne Kadagambe, de la Banque africaine de développement, a mentionné la constitution du Fonds pour l'Afrique 50, une plate-forme ayant pour objectif majeur de réduire les délais de réalisation des projets infrastructurels en Afrique. Rebecca Grynspan met l'accent sur un besoin d'intégration régionale dans le développement de l'environnement fiscal en Afrique, avec la nécessité d'augmenter les taux fiscaux, les industries et les produits destinés à être exportés.

Enfin, la question de la modernisation en Afrique a été énoncée dans un discours lu par le ministre de la Côte d'Ivoire des Affaires étrangères, qui a évoqué la modernisation du port d'Abidjan, des routes et des voies ferrées. Fleurs Gary, président du Forum des chefs des Noirs, vise la nécessité de la création d'une plate-forme médiatique et le développement des affaires.

Quels nouveaux défis pour l'Afrique ?

Cette réunion a mis en évidence les nouvelles menaces auxquelles l'Afrique est désormais confrontée parmi lesquelles le terrorisme, les réseaux de drogue et la criminalité internationale. Le professeur Mahmoud Mohamedou, du Centre de politique de sécurité, insiste pour rappeler que les objectifs ne doivent en aucun cas se limiter aux questions économiques et une attention particulière doit être accordée au renforcement de l’État et de la sécurité transnationale.

Réflexions sur l'après 2015

Dans l'ensemble, de nombreux objectifs doivent encore être atteints par l'Afrique pour gagner une croissance durable et maintenue. Aida Opoku-Mensah, secrétaire exécutif de la Communauté économique africaine, a montré les progrès de l'Afrique avec 33% de la classe moyenne en pleine expansion, l'augmentation de la représentation des femmes dans les organes gouvernementaux et une réduction effective de la pauvreté dans 20 pays. Peter Pham exprime un certain optimisme au regard de l'évolution de l'innovation technique et de la progression de l'urbanisation en Afrique, qui a bondi de 40% à 60%.

Des espoirs de croissance future continue ont été partagés entre les interlocuteurs. Parmi les priorités spécifiques nécessaires à développer dans un proche avenir, citons : les jeunes et l'implication de la société pour un développement durable sur le continent.