« La faim n’est pas un fait normal », rappelle le pape François

Mercredi 16 Octobre 2013 - 14:48

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Le souverain pontife invite la communauté internationale à sortir de la mondialisation de l’indifférence

C’est un geste traditionnel au Vatican : chaque année, le 16 octobre, la hiérarchie de l’Église catholique se joint aux célébrations de la Journée mondiale de l’alimentation. Cette année, cette journée, la première pour le nouveau pape François, est plus que jamais celle de l’attention aux plus pauvres pour un souverain pontife qui a choisi de s’appeler François, en référence au « petit pauvre » d’Assise, saint François. Ainsi le chef de l’Église catholique invite la communauté internationale à ne pas s’habituer à l’inhabituel.

Car la faim, écrit le pape François dans son message, n’est pas « un fait inéluctable auquel on peut s’habituer. À une époque où la globalisation permet de connaître les situations de besoin, la tendance à l’individualisme et la fermeture sur soi semble croître. Faim et malnutrition ne sont pas des faits normaux auxquels il faudrait s’habituer comme s’ils faisaient partie d’un système. » Le pape invite à un changement de mentalités qui passe aussi, ainsi qu’y exhorte l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), par un changement de mentalité y compris face à l’alimentation. Il faut, souligne le souverain pontife, « une éducation à la solidarité ».

Cette année, la FAO a décidé d’attirer l’attention sur le gâchis de nourriture qui repose sur ce que le pape François qualifie de « culture du gâchis ».

« Le gâchis des aliments n'est qu'un fruit parmi d'autres de la culture du rebut. C'est un triste signe de la mondialisation de l'indifférence qui nous fait lentement nous habituer à la souffrance de l'autre comme si elle était normale », soutient encore le pape. « Les données fournies par la FAO indiquent qu'environ un tiers de la production alimentaire mondiale est indisponible en raison de pertes et de gaspillages toujours plus étendus. Il suffirait de les éliminer pour réduire de manière drastique le nombre des affamés », souligne-t-il encore.

Lucien Mpama