Kenya : une prise d'otages sanglante à Nairobi

D'après des témoins, les assaillants avaient pénétré le supermarché samedi, munis d'armes automatiques et se seraient mis à tirer à vue sur les clients et le personnel du centre commercial. L'attaque a aussitôt été revendiquée par les milices Shebab, mises en déroute par les forces internationales en Somalie. Ils disent agir en représailles contre le Kenya, pays se trouvant en première ligne dans la guerre sans merci engagée contre ces hommes liés à Al-Qaïda, et qui tentaient depuis plusieurs années de faire de la Somalie le sanctuaire des fondamentalistes islamistes.  

Alors qu'on les disaient totalement défaits, ces miliciens avaient promis de longue date de frapper au cœur du Kenya, mettant en émoi le pays et la communauté internationale. Pour les autorités kényanes, le terrorisme n'entamera pas leur détermination de combattre ceux qui en font une arme pour créer la peur et la confusion. Elles ont assuré hier que la plupart des otages étaient libérés, ajoutant que les assaillants étaient des personnes issues de plusieurs nationalités. 

Le travail des forces d'élite s'est avéré complexe du fait, entre autres de la structure de l'établissement commercial, qui est un vaste bâtiment comprenant un sous-sol, un rez-de-chaussée et quatre étages. Deux éléments du commando auraient été abattus durant les échanges de tirs, mais les autres continuaient de résister. En début d'après-midi, une épaisse fumée noire se dégageait du centre commercial témoignant de l'ampleur des combats.

Il convient de rappeler que cette prise d'otages sanglante est une première enregistrée au Kenya après l'attentat perpétré en 1998 contre l'ambassade américaine de Naïrobi qui s'était soldé par la mort de 200 personnes.