Kenya : la Cour suprême invalide les résultats de la présidentielle01-09-2017 16:15 Dans une décision rendue publique vendredi, la Cour suprême kényane a invalidé les résultats de la présidentielle du 8 août, qui avait donné le président sortant Uhuru Kenyatta vainqueur, et ordonné qu’un nouveau scrutin soit organisé. Le président de la Cour, David Maraga, a justifié cette décision de portée historique par des « irrégularités » constatées durant le scrutin. « À la question de savoir si les illégalités et irrégularités ont affecté l’intégrité de l’élection, la Cour est d’avis que c’est le cas », a-t-il déclaré. L’élection présidentielle « n’a pas été conduite en accord avec la Constitution » et le résultat est donc « invalide et nul », a souligné David Maraga, en ordonnant à la Commission électorale (IEBC) d’organiser un nouveau scrutin dans un délai de 60 jours, conformément à la Constitution. Le président de la Cour a saisi cette opportunité pour mettre en cause la commission électorale, en affirmant qu’elle avait « échoué, négligé ou refusé » de conduire les élections en accord avec la Constitution. Il a également évoqué des irrégularités dans la transmission des résultats. Selon des sources concordantes, dès l’annonce de cette décision inattendue, les cris de joie des partisans de l’opposition ont retenti aux alentours de la Cour suprême, dans le centre de la capitale Nairobi, où un important dispositif policier avait été déployé, ainsi qu’à Mathare, l’un des bidonvilles de Nairobi, acquis à l’opposition. C’est une « décision historique », a immédiatement réagi la coalition d’opposition Nasa. Quant à Raila Odinga, le candidat de l’opposition à la présidentielle, il a aussitôt mis la pression sur la Commission électorale en affirmant n’avoir « aucune confiance » dans sa capacité à conduire un nouveau scrutin. Pour rappel, notons que Uhuru Kenyatta, 55 ans, qui était élu pour la première fois en 2013, avait été proclamé vainqueur par l’IEBC le 11 août, avec 54,27% des voix contre 44,74% à l’opposant historique Raila Odinga, 72 ans, déjà battu en 1997, 2007 et 2013. Mécontente de ces résultats, l’opposition avait dénoncé des fraudes et s’était résolue le 18 août à saisir la Cour suprême. Des manifestations et de violentes émeutes qui s’en étaient suivies et dans lesquelles 21 personnes ont été tuées avaient été réprimées par la police. Nestor N'Gampoula Notification:Non |