Justice : les langues se délient à la veille du procès de Laurent Gbagbo

Mercredi 27 Janvier 2016 - 15:00

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Incarcéré depuis 2011, l’ancien président Ivoirien, Laurent Gbagbo sera jugé ce 28 janvier à la Cour pénale internationale (CPI). Il est accusé d’avoir fomenté une campagne de violences pour tenter, en vain, de conserver le pouvoir face au président actuel, Alassane Ouattara.

L’ex chef d’Etat de la Côte d’Ivoire sera jugé avec son ancien bras droit, Charles Blé Goudé, ex-ministre de la jeunesse, chargé à l’époque des « Jeunes Patriotes », et accusé à son tour d’avoir tué et violé des centaines de personnes dans le but de maintenir son mentor au pouvoir.

Lors d’une table ronde sur le procès de Laurent Gbagbo autour du thème « Laurent Gbagbo face au système politico-financier dominant : les enjeux d’un procès historique », le meneur de la « branche radicale » du Front populaire ivoirien (FPI), Aboudrahmane Sangaré a déclaré : « Qu’on le veuille ou non, quelque chose va se passer le jour du procès. Ça sera le procès de l’insoumission. Nous à notre niveau, nous devrons tout faire pour être présent à ce procès. Nous devrons être présents physiquement et surtout intellectuellement ».

« On a du respect pour la Cour, on a du respect pour les juges, mais le droit doit être dit. Il ne faudrait pas que la politique serve de boîte noire à la CPI. Vous lisez la mémoire de la boîte noire et vous voyez le verdict. On ne peut pas accepter cela », a ajouté Aboudrahmane Sangaré.

Pour lui, en tenant compte du principe de séparation des pouvoirs, il faut que la « politique sorte du prétoire de la CPI et que le droit soit dit. Il faut qu’on sache pourquoi, Laurent Gbagbo est à la CPI) ». Il a appelé de tous ses vœux que le droit soit dit par cette Cour pour laquelle il a du « respect ».

De nombreuses voix ont accusé le camp d’Alassane Ouattara de pratiquer une « justice des vainqueurs ». Une frange de l’opposition estime que Laurent Gbagbo ne devrait pas être jugé à la CPI, et accuse la justice ivoirienne de ne s’intéresser qu’aux partisans de l’ex-président sans enquêter sur des exactions commises par le camp de l’actuel président.

Le parti d’Alassane Ouattara, le Rassemblement des républicains (RDR), assure à travers son porte-parole, Joël N’Guessan que la justice passera pour tous. « En matière de crimes contre l’humanité, en matière de crimes de guerre, les responsabilités sont individuelles. Laurent Gbagbo est là-bas aujourd’hui, ceux qui doivent y être, y seront », a-t-il dit.

Yvette Reine Nzaba

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