Justice : le Vatican appelle à abandonner le recours à la peine de mortLundi 9 Mars 2015 - 11:15 L’Église catholique estime que l’application de la peine de mort ne se traduit pas en données indiscutables sur plus de sécurité pour les sociétés. C’est au sein de la famille des Nations unies et de ses agences spécialisées de Genève, en Suisse, que le Saint-Siège a décidé d’aller faire entendre sa voix contre la peine de mort. Et c’est l’observateur permanent, l’archevêque italien Silvano Tomasi, qui est allé y rappeler la position du Vatican la semaine dernière. « Le Saint-Siège, a-t-il dit, demande un moratoire (de suspension) de la peine de mort, et son abolition », a indiqué le haut-prélat. Le Vatican maintient une constance sur cette question. Tout comme ses prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II entre autres, le pape actuel a récemment souligné que la possibilité d’une seule erreur de jugement dans les condamnations à la peine capitale devrait faire réfléchir les sociétés et les amener à envisager l’abandon définitif d‘un tel recours. Or, aux Etats-Unis, pays qui continue de pratiquer la peine de mort, les exemples sont nombreux de condamnés innocentés par la suite. Impossible dans une telle situation de rendre les années perdues en prison ni, plus grave, la vie tronquée quand la sentence a déjà été exécutée. « Il n’existe aucun effet positif clair de l’application de la peine de mort. De plus, l’irréversibilité de cette peine ne permet aucune correction en cas d’erreur judiciaire », a soutenu Mgr Tomasi. Il a rappelé un enseignement du pape Paul VI : « il semble évident aujourd’hui qu’il existe d’autres moyens que la peine de mort pour défendre les vies humaines des agresseurs et protéger l’ordre public et la sécurité », écrivait ce pape en 1968. La question d’un moratoire à l’ONU pour la suspension de la peine de mort est portée en Italie par une organisation non-gouvernementale qui en a fait sa cause sacrée. Son, « Nessuno Tocchi Caino » (Que personne ne touche à Caïn), est d’ailleurs à lui seul tout un programme. Il renvoie à l’épisode biblique de l’assassinat par Caïn de son frère Abel et suggère que même en cas de crime grave, condamner à mort n’est pas une punition adaptée. Lucien Mpama |