Justice internationale : la Côte d'Ivoire refuse de transférer Simone Gbagbo devant la CPI24-09-2013 10:15 Poursuivie comme son mari pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre durant la crise postélectorale de 2010-2011, Simone Gbagbo ne sera pas transférée devant la Cour pénale internationale (CPI), a décidé le conseil des ministres. Après le Kenya, la Côte d'Ivoire refuse ainsi de collaborer avec la CPI alors que les trente-quatre Etats africains membres de l'institution se prononceront en octobre sur le maintien de leur adhésion au Statut de Rome Réuni en session extraordinaire, le conseil des ministres de Côte d’Ivoire « a décidé de présenter une requête en irrecevabilité et de surseoir à exécuter le mandat d’arrêt émis par la CPI le 29 février 2012 [...] sur la demande du transfèrement de Mme Simone Gbagbo à La Haye », indique un communiqué gouvernemental. Simone Gbagbo, dont l'époux, l'ancien président Laurent Gbagbo, se trouve actuellement à La Haye, sera donc jugée à Abidjan par un tribunal ivoirien. Ce refus constitue un premier échec pour la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, qui s’est rendue en juillet dernier à Abidjan pour un complément d'enquête dans l'affaire contre Laurent Gbagbo. En juin, les juges de la CPI avaient ajourné la décision de confirmation des charges pesant contre Laurent Gbagbo, demandant à la procureure de fournir des preuves additionnelles ou de conduire des enquêtes supplémentaires. Fin novembre 2012, la CPI avait émis un mandat d'arrêt contre Simone Gbagbo, la soupçonnant de crimes contre l'humanité durant la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011, qui avait fait plus de trois mille morts. Fatou Bensouda avait alors exhorté Abidjan à remettre à la CPI l'ex-première dame détenue à Odienne, dans le nord-ouest du pays. Noëll Ndong |