Journée mondiale contre le sida : aucune affiche appelant à ce combat dans la capitale économique

Mercredi 30 Novembre 2016 - 15:48

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Dans la ville océane, rien ne présage que l’on est à la veille de la journée mondiale de lutte contre le sida, qui se célèbre le 1er décembre de chaque année depuis 1988. Normalement à la veille de cette journée, les moyens de sensibilisation et les préparatifs de campagnes de lutte devraient être visibles partout dans la ville.

«Levons la main pour la prévention du VIH» est le thème de l’édition 2016, mais il n’est pas connu de tous par manque de banderoles et d'affiches dans la ville. Et pourtant, c’est à travers des campagnes de sensibilisation et des différentes affiches et banderoles montrant des méfaits de cette pandémie que ce combat devrait être mené sans se lasser pour arriver à minimiser son ampleur qui ne cesse de causer un désastre dans la société.

Les organes départementaux de lutte contre cette pandémie, des organismes départementaux spécialisés et des associations qui luttent contre ce fléau devraient se plier en quatre afin que les affiches et banderoles soient placées dans la plupart des ronds-points de la ville pour faire prendre conscience aux jeunes quotidiennement de cette maladie. Les émissions radio-télévisées devraient insister sur l’usage du préservatif, l’abstinence et la fidélité. Car le thème de cette année a entre autres objectifs d’examiner les différents aspects de la prévention du VIH vis-à-vis de groupes spécifiques de personnes, comme les adolescentes et les jeunes femmes, les populations-clés et les personnes vivant avec le virus.

Et lorsqu’on tient compte de certains constats faits dans la ville en rapport avec le taux de grossesses chez les jeunes et adolescentes, on arrive vite à la conclusion selon laquelle les jeunes font de moins en moins usage des préservatifs lors des rapports sexuels, d’où la nécessité d’amplifier les campagnes de sensibilisation contre cette maladie, car les jeunes qui créent de nouveaux couples sont pour la plupart ignorants de leur état sérologique.

Quand on interroge au moins 25 lycéens de la ville océane sur les méfaits causés par cette pandémie, ils répondent  avec une certaine légèreté et sans crainte aucune. Cela traduit bien le manque d’intériorisation de certains messages qui traitent du combat que l’on devrait mener contre le VIH-sida au niveau des établissements scolaires et de la couche juvénile non scolarisée. Et pourtant le moment est là pour que ces jeunes musiciens et autres artistes de la ville organisent en partenariat avec les autorités départementales chargées des questions sanitaires des concerts pour, d’une part, vulgariser les moyens de lutte contre cette pandémie et, d’autre part, appeler à l’abstinence, à la fidélité ou aux rapports protégés.

C’est en cela que l’Unesco a toujours considéré comme priorité parmi ses actions la lutte contre le risque d’infection et la vulnérabilité élevée des adolescents, en particulier des jeunes filles dont l’âge oscille autour de 24 ans. C’est pour quoi la directrice générale de l’Unesco Irina Bokova pense à juste titre que « pendant plus de vingt ans, l’Unesco a aidé des pays à avancer dans leurs programmes de prévention par le biais d’actions visant à promouvoir l’éducation sexuelle complète, ainsi qu’à travers d’autres questions de santé majeures, telles que le renforcement de la réponse du secteur éducatif à la consommation des drogues, et la prévention des violences fondées sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle en milieu scolaire ».

Flanelle Makaya, une élève en classe de seconde, interrogée sur cette journée, dit qu’elle la connaît bien, mais accuse cependant des autorités départementales et des organismes départementaux spécialisés et associations de n’avoir rien fait afin d’amplifier la sensibilisation de la jeunesse ponténégrine sur cette maladie que certains ont tendance à négliger. « Ce qui est curieux, c’est qu'aucune banderole n’est visible dans la ville qui fait état de la lutte contre cette maladie. Et c’est comme si cette maladie a été totalement éradiquée. Or, la maladie est bel et bien là, puisqu’au plan national, il a été question récemment de la pénurie des antirétroviraux et cela avait soulevé les mécontentements des séropositifs. Que ceux qui sont chargés de cette question au niveau départemental éveillent la conscience des jeunes », a-t-elle conclu.

Dans le cadre de cette lutte qui doit être permanente dans tous les coins du monde entier, Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, déclarait :« Le programme de développement durable à l’horizon 2030 a été adopté avec la volonté de ne pas faire des laissés-pour-compte. Ce principe ne revêt autant d’importance que dans la lutte contre le sida. C’est en aidant les personnes jeunes, vulnérables et marginalisées qu’on enrayera la progression de l’épidémie ». Notons que si à côté de nombreux festivals qui s’organisent à Pointe-Noire tout en long de chaque année pouvaient aussi se greffer des campagnes permanentes de sensibilisation contre le sida pour accroître cette lutte, cela pourrait participer efficacement à cette lutte, ne serait-ce que par l’usage du préservatif par les jeunes, car beaucoup de jeunes font fi de son usage dans la ville océane.

 

Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Photo archives de la place du CFCO à Pointe-Noire, une place publique comme celle-ci aucune banderole traitant du sida n'est visible durant toute l'année et ce 1er décembre

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