Journée du 20 octobre : la police met la main sur des présumés auteurs d'actes inciviques

Samedi 7 Novembre 2015 - 13:30

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Le porte-parole de la police, le colonel Jules Monkala Tchoumou, a annoncé, le 6 novembre à la presse, l’interpellation et l’arrestation de deux groupes de bandits soupçonnés d’avoir incendié les commissariats de police et les brigades de gendarmerie, et pillé des magasins et boutiques dans les quartiers sud de Brazzaville.

Au total, neuf jeunes garçons, présumés auteurs d’incendies et pillages, ont été présentés à la presse au commissariat central de la Mfoa, au Plateau des 15 ans. Même si certains ont nié les faits qui leur sont reprochés, d’autres par contre les ont reconnus sans ambages, notamment ceux ayant pillé le super marché Asia à Mfilou, dans le 7e arrondissement, comme en témoignent certains objets trouvés à leurs domiciles. « Moi, on m’a arrêté hier, c’est un ami qui m’a dénoncé. La police a trouvé chez moi trois nattes et les assiettes volées à Asia », a reconnu  l'un d’entre eux.

En effet, les manifestations du 20 octobre dernier ont été caractérisées par des violences, notamment des troubles graves à l’ordre public, la destruction des biens et immeubles ainsi que les atteintes à l’intégrité des personnes et des biens. Des violences qualifiées « d’aveugles » par la police au regard des conséquences très importantes qu’elles ont causées. Selon le colonel Jules Monkala Tchoumou, la série d’interpellations et d’arrestations auxquelles la police procède actuellement sont basées sur des dénonciations des populations.

« Nous voulons insister sur la destruction des immeubles particulièrement sur l’incendie et la destruction des commissariats de police et des brigades de gendarmerie. Incendies et destructions au cours desquels les bandits ont eu à emporter quelques armes de guerre de type PMAK », s’inquiète la police.

C’est ce qui justifie peut-être l’interpellation de Jules Nkodia « Golbert » et Vincent Gomez, respectivement à PK et au Marché Bissita. En effet, ces deux jeunes désœuvrés ont témoigné devant la presse qu’ils ont vu des gens opérer le 20 octobre dans leurs quartiers respectifs avec des armes. « On m’a arrêté parce que j’avais dit aux grands du quartier que je connais tous ceux qui ont failli piller la Mucodec. Il s’agit de quatre jeunes de B13 (Franck, Zacharino, Manadja, Robot qui sont arrivés chez nous avec des armes pour piller la Mucodec. Ils nous ont exigé d’ouvrir la Mucodec mais nous avons résisté, ce qui les  a poussés à tirer deux balles entre les jambes de notre chef, Nganga-Nzambé. Mais nous leur avions dit qu’on nous payait 5 000 FCFA par jour », a expliqué Vincent Gomez, insistant qu’il n’y a pas eu d’actes de pillage dans leur quartier, alors que Jules Nkodia « Golbert » qui a témoigné dans le même sens, a estimé qu’il a été accusé par son sobriquet de Golbert.

« La responsabilité pénale est individuelle »

Dans le souci de lutter contre l’impunité et de créer les conditions d’une justice réparatrice, le porte-parole de la police a annoncé la poursuite des enquêtes ouvertes au niveau des parquets. C’est ainsi que des officiers de police judiciaire sont en train, a-t-il indiqué, de mener certains actes probatoires pour la manifestation de la vérité. Certains bandits se seraient présentés à la police d’eux-mêmes pour reconnaître leur forfait.

"Les enquêtes se poursuivent. Nous demandons le concours de toute la population pour que toute personne ayant connaissance de ce que des criminels ont eu à faire pendant cette période, qu’elle les dénonce auprès des services de sécurité. Car nous voulons arrêter cette impunité. Notre souhait est que les victimes puissent obtenir justice et réparation du dommage qu’ils ont eu à subir ", a conclu Jules Monkala Tchoumou, précisant que la responsabilité pénale est individuelle et tous ceux qui ont été appréhendés doivent répondre de leurs actes.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Les présumés auteurs et leur butin ; le colonel Jules Monkala Tchoumou ; crédit photo Adiac

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