Journée des intelligences numériques : des applications créées pour un meilleur quotidien aux Kinois

Mercredi 4 Avril 2018 - 20:45

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La présentation des innovations récentes de neuf startup kinoises était le point d’orgue de la rencontre du 29 mars, dans la salle de lecture du Centre de documentation de l’enseignement supérieur, universitaire et recherche à Kinshasa (Cedesurk).

Emmanuel Musuyi (au micro), Pr. Kodjo Ndukuma et Pierre Kanika (Photo Adiac)Une assistance composite a suivi avec grand intérêt la grand-messe qui s’est étendue sur les nouvelles applications visant à améliorer le vécu kinois, notamment au niveau de l’éducation, la santé et l’information. Les innovations présentées, pour la plupart, cadraient particulièrement avec les besoins quotidiens de la population. L’éducation, la santé, les besoins en information sont au centre des nouvelles applications déjà mises à disposition. Ainsi, en phase expérimentale, avossucces.com d’Aimé Kamuha, la bibliothèque du livre et manuel scolaires numériques, a retenu l’attention de la salle. Se sont également trouvés inscrits dans le volet éducation Lumumba Lab et Lisungi FabLab au travers de formations offertes aux jeunes de diverses conditions sociales.

La start-up STB, avec ses applications Bomba (sauvegarder), a tout autant suscité l’intérêt avec précisément appel data dédié aux consultations médicales gratuites et la possibilité offerte de travail même hors connexion contournant de la sorte le problème lié aux coupures intempestives d’électricité. Les opportunités d’achat en ligne de Dondwanet ne sont pas passées inaperçues, à l’instar des offres du meilleur.cd de Toto Madradu, un comparateur de prix qui a fait ses preuves. L’agence de communication multimedias consulting center, avec sa panoplie d’offres allant de l’annuaire encyclopédique kinois au webtv au répertoire des églises et confessions religieuses sites, a mis en avant des atouts indéniables.

Patient Ligodi a, pour sa part, de manière succincte, évoqué l’entrée prochaine du site à vocation économique deskeco.com dans cet univers foisonnant de l’info en ligne. L’expertise avérée de Pharel Mayimbi en cyber sécurité, au travers de First tech, a fait grand effet dans la salle instruite de manière significative sur la matière. Les technologies numériques ont prouvé leur importance dans leur vocation à répondre aux besoins des Kinois.

Trois interventions dont celle de Pierre Kanika, expert de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi), du Pr Kodjo Ndukuma et d’Emmanuel Musuyi Mukadi avaient précédé celles des innovateurs. Cette entrée en matière s’est révélée fort instructive. Lançant la Journée des intelligences numériques, le directeur de planification et stratégies de l’Anapi s’est focalisé sur le rôle dévolu à son institution, évoquant, en outre, les opportunités d’investissement que présente la RDC quant au développement des NTIC dans les différents domaines de la société, en particulier dans l’enseignement. En sa qualité de spécialiste en droit du cyberespace, le Pr Kodjo Ndukuma a éclairé l’assistance sur les évolutions du monde et les changements que la révolution de l’intelligence artificielle y a apportés. Quitte à rappeler qu’aujourd’hui, à l’ère de l’information, elle passe pour une valeur marchande finale de la société au travers de l’économie numérique, l’économie de l’information, le commerce électronique, la sécurité numérique, etc., sont choses communes. Et de souligner aussi que toutes les start-up naissantes doivent être encadrées. L’État a, sur ce point, a-t-il dit, l’obligation de créer un cadre législatif qui les régule et soit propice aux investissements. Il a épinglé aussi le fait que le numérique marche nécessairement avec l’électricité. Et donc, s’il faut mettre au pas l’arrière-pays qui n’en dispose pas, il faut penser à des contenus qui répondent aux besoins de développement de la société à qui elle est proposée.Pharel Mayimbi présentant First Tech (Photo Adiac)

Le président de l’observatoire des technologies de l’information et de la cybercriminalité, Emmanuel Musuyi, avait, de manière systématique, évoqué les corollaires de la révolution numérique. Soulignant que l’internet est la troisième révolution industrielle, il a parlé de son historique en RDC avec notamment la première connexion à haut débit réalisée en 1996. De fil en aiguille, il en a énoncé les corollaires, épinglant la cybercriminalité. De fait, le Pr Kodjo a recommandé aux jeunes entrepreneurs de protéger leurs idées et inventions par le moyen de dépôt légal ou de brevet. Non exploitées, elles peuvent sembler ne pas représenter grand-chose sur le moment et se révéler fructueuses pour valoir des millions demain.

Lutter contre la cybercriminalité

Emmanuel Musuyi Mukadi de l’Observatoire congolais de la cybercriminalité a indiqué qu'à leur niveau, il sera mis au point une plate-forme qui permette aux gens de soumettre leurs plaintes. Car, a-t-il dit, eu égard au principe juridique de qualification du crime « Nullum crimen, nulla poena sina lege » (pas d’infraction, pas de crime), l’on ne peut ester quelqu’un en justice. Ainsi, l’Observatoire va s’engager à passer à des actions plus ou moins permanentes pour arriver à conscientiser et systématiser la lutte par la collecte de données. Il faut une sensibilisation auprès des éventuelles victimes, c’est l’un de nos projets à court et moyen terme.

La RDC compte treize millions d’internautes, la démographie actuelle s’élevant à hauteur de cent millions d’individus, l’on est sur une proportion d’un dixième de la population qui utilise internet quasiment tous les jours, nonobstant la couverture partielle du pays. Assimilant la cybercriminalité au sida, Emmanuel Musuyi a prôné la sensibilisation quitte à emmener les Congolais, tout comme dans le cas de la pandémie, à adopter de nouveaux comportements. Ce qui équivaudrait à ne pas mettre son nom sur son identifiant, son numéro de téléphone, son adresse sur son profil Facebook, attitude jugée imprudente, une imprudence à ne pas commettre. Cela passe par des informations scientifiques au travers de cours massifs gratuits en ligne, moocs, pour sensibiliser les concitoyens à ne pas être victimes de la cybercriminalité. Ce, en adoptant les meilleures pratiques possibles même si cela paraît illusoire de ne pas l’être. Sensibiliser pour que le cyberespace soit plus sûr, c’est cela le plaidoyer, a-t-il signifié.

Une vue de l’assistance (Photo Adiac)En définitive, les orateurs du jour se sont réjouis des récentes innovations dont l’enjeu actuel reviendrait à crédibiliser les technologies numériques en les rendant utiles et indispensables dans le quotidien des Kinois. Les jeunes entrepreneurs son tenus  de mettre à leur disposition des contenus qui rencontrent les besoins primaires ou tout le moins primordiaux comme s’alimenter, se soigner, s’informer, se vêtir, s’éduquer. Ainsi pourra-t-on espérer qu’elles aient un réel impact sur la vie des concitoyens (l’application dédiée à la consultation gratuite vient à point nommé ici pour enrayer la pratique de l’automédication à la base du taux élevé de mortalité) et influer sur le produit intérieur brut et la création des richesses nationales.

Organisée dans le cadre du mois de la Francophonie, la Journée des intelligences numériques s’est tenue dans une salle comble en présence du délégué général à la Francophonie et la représentante personnelle du chef de l’État à l’Organisation internationale de la Francophonie. Partenaires principaux de l’événement, Wallonie-Bruxelles international, l’Agence universitaire francophone et la Maison des savoirs ont réussi à créer l’engouement nécessaire au Cedesurk comme l’a signifié son directeur général, le Pr Lututala.

 

 

 

 

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Emmanuel Musuyi (au micro), le P. Kodjo Ndukuma et Pierre Kanika (Photo Adiac) Photo 2 : Pharel Mayimbi présentant First Tech (Photo Adiac) Photo 3 : Une vue de l’assistance (Photo Adiac)

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