Italie: une marche pour réveiller les Italiens sur le drame que vit le Congo

Jeudi 25 Septembre 2014 - 20:21

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Avec un autre Italien d’origine syrienne, l’italo-congolais Mpaliza a entrepris de marcher à travers les routes d’Italie pour sensibiliser aux « guerres oubliées »

Depuis une semaine, deux Italiens atypiques sont en marche à travers les routes d’Italie. Mercredi après-midi, ils sont arrivés à Rome. Jean Mpaliza, originaire de République démocratique du Congo (RDC) établi de longue date dans la région de Reggio Emilia (centre-nord) avec son compatriote John Bassmaji, d’origine syrienne, veulent parcourir plus de 600 km pour s’arrêter dans les grands centres urbains et dire que même si les images sont absentes des journaux télévisés italiens, les guerres se poursuivent toujours en Syrie et en RDC.

Rencontrant à Rome le vice-président de l’Assemblée nationale italienne, Luigi di Maio, Jean Mpaliza a expliqué que leur entreprise visait à rejoindre Reggio Calabria, dans la pointe sud de l’Italie pour « réveiller l’opinion ». Parlant de son pays d’origine, Mpaliza a expliqué au député qu’en vingt ans, la guerre en RDC a fait plus de 8 millions de victimes. « Entre les personnes massacrées, les 4 millions de femmes violées, les victimes de toutes sortes, la République démocratique du Congo n’a pas encore connu de véritable paix ».

Et cette situation est d’autant plus injuste, a-t-il plaidé, que beaucoup de ces violences se déchaînent autour de l’exploitation le plus souvent frauduleuse de minerais rares comme le coltan dont la RDC 80% des réserves mondiales. À ses côtés, l’Italo-syrien Bassmaji a expliqué que la guerre en Syrie, même si on en voit de moins en moins les images, fait toujours rage. Et tout comme en RDC, la Syrie est au cœur d’une déstabilisation générale du Moyen-Orient.

Elle aussi paye le lourd tribut d’un pays à la confluence des appétits autour des ressources pétrolières et de gaz que convoitent bien des puissances. Leur interlocuteur a promis de faire bouger les choses. « Ces situations nous interpellent et ne peuvent laisser l’Italie indifférente », a commenté M. di Maio. L’engagement multiforme de l’Italie sur les théâtres de guerre comme force d’interposition est généralement loué par les Nations unies. En RDC, en Centrafrique, au Sud-Soudan et dans le Golan libanais notamment, la présence italienne est assurée sous diverses formes.

Lucien Mpama