Investissement en Afrique : une perception plus favorable, où la France a une place privilégiéeVendredi 18 Avril 2014 - 14:51 Selon une récente étude d’Ernst & Young, 86% des entreprises interrogées ayant déjà une activité économique en Afrique pensent que l’attractivité de l’Afrique va encore s’améliorer ces trois prochaines années, alors que 47% des entreprises qui n’y sont pas encore établies pensent que la situation du continent va être de plus en plus favorable. Ces chiffres rappellent la perception négative à laquelle l’Afrique doit faire face auprès des investisseurs De manière générale, l’image de l’Afrique s’est beaucoup améliorée ces dernières années, passant d’une vision radicalement négative de « continent perdu » à une vision de l’Afrique comme le « dernier eldorado ». Un changement de paradigme qui est devenu visible à travers les medias. Ces dynamiques positives devraient permettre aux investisseurs de se tourner vers l’Afrique pour découvrir ses atouts. Mais il est évident que l’Afrique présente encore des zones d’instabilité. Outre les risques politiques, l’environnement social et juridique apparaît complexe. De nouveaux investisseurs, notamment des pays émergents s’y adaptent, prennent le « risque », face aux patrons français qui invoquent une baisse de soutien de la part de leurs autorités. Entre 2000 et 2011, la part de marché de la France en Afrique subsaharienne a décliné de 10,1% à 4,7% selon le rapport « Partenariat pour l’avenir ». Sa présence diplomatique a aussi baissé, avec des fermetures de missions économiques dans certains pays, comme le Ghana ou le Mozambique. Le déclin supposé de la présence française en Afrique serait plutôt une « reconfiguration » selon le rapport qui explique que si les parts de marché de la France ont diminué, la valeur des exportations a, en revanche, doublé. Dans les pays francophones notamment, la France était un acteur incontournable et incomparable en termes de présence diplomatique. Ce qui constituait un atout pour ses investisseurs, en situation de force et soutenus par une diplomatie dynamique. Mais l’environnement africain est devenu très concurrentiel, avec l’arrivée de la Chine, qui fait désormais jeu égal avec la France dans les pays de la zone franc, selon le rapport. Par ailleurs, d’autres acteurs sont entrés en Afrique, tant pour des motifs économiques que diplomatiques et culturels. C’est le cas de la Turquie, des États arabes, du Brésil, de la Corée, qui obligent d’une certaine manière les acteurs traditionnels à se repositionner. Noël Ndong |