Interview. Armand Jean-Blaise Lououamou : « Tous les nouveaux manuels seront utilisés à partir d’octobre 2018 »

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.): Pourquoi des nouveaux manuels de mathématiques à l’enseignement primaire ?

Armand Jean-Blaise Lououamou (A.J.B.L.) :  Ces nouveaux manuels sont arrivés par le fait que la collection Confemen, qui existait avant (1991), a eu ses limites. Lors de la validation de ces manuels rédigés par plusieurs pays, dont le Congo, il était question que chaque pays puisse rédiger ses propres manuels avec les auteurs nationaux. C’est pourquoi, nous avons commencé à faire la rédaction de ces manuels du CP1 au CM2. Ceux du CP1 sont en chantier depuis 2001, mais les enseignants éprouvent beaucoup de difficultés pour leur utilisation, parce qu’il n’y avait pas de formation au départ. De plus, ces manuels n’étaient pas accessibles à tous les établissements, surtout les écoles privées. Comme c’était un don du gouvernement congolais, il était question de faire une reproduction pour qu’ils soient accessibles à tous les enfants congolais du cycle primaire.

Maintenant, il y a des nouveaux manuels de CM1-CM2 que nous venons de rédiger. Ils sont au port de Pointe-Noire et seront utilisés effectivement à partir d’octobre 2018. Le séminaire de formation qui vient d'être organisé va permettre aux inspecteurs en charge de l’enseignement primaire de s’approprier leur utilisation. Ils vont, à leur tour, faire la démultiplication dans leurs départements respectifs.

L.D.B. : Avez-vous rencontré des difficultés dans la rédaction de ces manuels ?

A.J.B.L. :  Oui ! Nous avons rencontré beaucoup de difficultés, parce qu’il fallait réfléchir et se mettre à la place de l’enfant qui va les lire, se mettre également à la place des enseignants qui vont les utiliser, ce n’était pas vraiment une chose facile. Heureusement, nombreux ont enseigné à l’école primaire et cela nous a facilité la tâche dans la rédaction de ces manuels. Nous avons également eu un appui de Hachette livre international de France qui nous a appuyé matériellement et financièrement, surtout dans les manuels de CM1.

L.D.B. : Le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation s’est félicité du travail abattu par des experts nationaux dans la rédaction de ces manuels. Alors, de quels experts s’agit-il ?

A.J.B.L. :  C’est la section mathématiques de l’Inrap qui a été concernée par la rédaction de ces manuels. C’est cette section qui a conçu les programmes, qui avait le monopole sinon le privilège de les rédiger. En fonction de ces programmes, il a été fait appel à trois experts, notamment M. Daniel Ebondzo et Mmes Adélaïde Mélanie Nanitelamio et Marie-Roberte Kaya.  Admises à la retraite depuis 2016, ces deux dernières ont voulu partager le fruit de leur carrière avec nous.

L.D.B. : Avez-vous un appel à lancer à l’endroit des inspecteurs d’enseignement primaire ainsi que des instituteurs ?

A.J.B.L. :  Nous demandons aux participants à l'atelier de s’approprier l’utilisation de ces manuels. Ils doivent à leur tour démultiplier ce qu’ils ont appris comme technique d’utilisation. Au ministère, nous souhaitons que cette formation soit perpétuelle mais pour former, il faut des moyens. Après cette formation, il faut toujours superviser le travail des inspecteurs sur le terrain pour savoir si le message est réellement passé. Donc, le ministère devrait mettre les moyens pour que les enseignants soient formés.