Insécurité en Centrafrique : Jean-Pierre Lacroix met en garde contre la dégradation de la situation

Samedi 29 Juillet 2017 - 13:51

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Après la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire à Bangassou, le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a averti que l'intensification des attaques contre les civils et les Casques bleus risque de faire basculer la situation.

Jean-Pierre Lacroix a rendu hommage aux 13 soldats de la paix qui ont perdu leur vie depuis le début de l'année à la suite d'attaques les visant, dont neuf à Bangassou et les environs. Lors de la rencontre avec le Conseil de sécurité sur la République centrafricaine (RCA), le secrétaire général adjoint s'est également dit préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire dans la ville frontalière de Zemio, à 290 km à l'est de Bangassou, avec le risque de nouveaux affrontements entre la communauté musulmane et des éléments affiliés aux anti-Balaka, qui avaient déjà conduit au déplacement de plus de 22.000 civils.

La situation sécuritaire dans la ville de Bria, dans le nord du pays, reste fragile. Le départ des forces ougandaises et américaines de la partie orientale du pays, ce printemps, a créé un vide menant à l’émergence de groupes hostiles d’auto-défense.

L'aggravation de la situation humanitaire inquiète. Depuis l'année dernière, le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays a augmenté de près de 40% alors que les attaques contre le personnel humanitaire, les convois et les infrastructures se sont intensifiées. Pour stabiliser la situation, la Minusca entend renforcer la sécurité à Bangassou avec le redéploiement de Casques bleus supplémentaires. Objectif : arrêter les attaques contre les personnes déplacées, permettre la fourniture d'une aide humanitaire et faire face à la menace des groupes affiliés aux anti-Balaka.

Cependant, Jean-Pierre Lacroix a souligné qu'une solution militaire au problème des groupes armés ne suffirait pas à remédier aux causes profondes du conflit. « L'absence de progrès tangibles dans le processus de paix risque d'aggraver davantage la situation », a-t-il affirmé, avant de souligner l'importance de l'opérationnalisation de la feuille de route du 17 juillet et de donner la priorité à la mise en œuvre du cessez-le-feu convenu dans l'accord de Rome du 20 juin.

Pour ce haut fonctionnaire, les autorités centrafricaines doivent favoriser la réconciliation nationale. Au cours des dernières semaines, la Minusca a entrepris une série de visites avec les autorités nationales à Bangassou et Zemio pour promouvoir la réconciliation.

Josiane Mambou Loukoula

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