Selon le rapport, un journaliste est tué tous les cinq jours en conséquence de son activité professionnelle, et au moins 827 journalistes ont été tués entre 2006 et 2015, dont 115 l’an passé, faisant de 2015 la seconde année la plus mortelle pour la profession. Bien que de nombreux pays cités dans le rapport disent vouloir mettre fin aux assassinats de journalistes, l’Unesco précise que, moins d’un décès sur dix a été poursuivi.
L’agence de l’ONU, qui a limité son rapport 2016 sur la sécurité des journalistes aux meurtres de la dernière décennie, affirme ne pas avoir couvert « les nombreuses autres violations endurées par les journalistes, comme les enlèvements, la détention arbitraire, la torture, l'intimidation et le harcèlement, tant en ligne que hors ligne ».
Sur les 213 journalistes tués entre 2014 et 2015, 78 l’ont été dans les pays arabes, selon les chiffres de l’Unesco, faisant du monde arabe la région la plus dangereuse pour les journalistes, principalement en raison des conflits en Syrie, Irak, Yémen et Libye. Dans la même période, 51 journalistes ont été tués en Amérique latine et aux Caraïbes, 34 en Asie, 27 dans les pays africains et 12 entre l’Europe centrale et de l’Est.
Au moins la moitié des journalistes en ligne tués les deux dernières années étaient des reporters web et bloggeurs couvrant le conflit en Syrie.
« Il y a eu une augmentation significative des décès de journalistes pour les sites Internet et les télévisions en 2015 », ajoute le rapport.
De manière significative, la Déclaration de la conférence de la journée mondiale de la liberté de la presse 2014 tenue au siège de l’UNESCO à Paris énonce que le nombre toujours élevé d’assassinats de journalistes appelle à intensifier l’action des organisations internationales, des États, des médias et d’autres acteurs pour attirer l’attention sur la nécessité de renforcer la sécurité de journalistes et de traduire leurs assassins en justice.
Elle appelle, en particulier, les journalistes, les associations professionnelles, les organismes de soutien, les médias et les professionnels de l’Internet et des médias sociaux à appuyer le plan d'action sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité par des actions complémentaires ou conjointes, et à renforcer leur coopération. La nouvelle Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes offre pour cela une excellente occasion.
Rappelons que, c’est au cours de sa 68ème session, en 2013, que l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution A/RES/68/163 proclamant le 2 novembre Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. La résolution exhorte les États membres à prendre des mesures précises pour combattre la culture actuelle d’impunité. La date a été choisie en mémoire de l’assassinat de deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le 2 novembre 2013 dans le Nord du Mali.
Cette résolution historique condamne toutes les attaques et violences perpétrées contre des journalistes et des travailleurs des médias. Elle exhorte également les États membres à faire tout leur possible pour prévenir cette violence, de traduire en justice les auteurs des crimes commis contre des journalistes et des travailleurs des médias, et veiller à ce que les victimes disposent de recours appropriés.
En outre, elle demande aux États de promouvoir un environnement sûr et propice dans lequel les journalistes puissent effectuer leur travail de manière indépendante et sans ingérence indue.
L’accent que cette résolution met sur l’impunité tient qu’au cours de la dernière décennie, plus de 700 journalistes ont été tués parce qu’ils informaient le public.