Hommage à Nelson Mandela : réactions des personnalités politiques congolaises et diplomates accrédités au Congo

Adélaïde Mougany, ministre des Petites et moyennes entreprises, chargée de l’Artisanat

« Nelson Mandela, on l’a dit et on ne le dira jamais assez, est un grand homme qui s’en est allé. Heureusement qu’il n’emporte pas tout, il nous laisse des grands souvenirs, une belle leçon de résistance, une belle leçon de pardon, une belle leçon d’un homme humble, d’un homme à la dimension de la planète au regard de la manière dont il est célébré à travers le monde entier. C’est un grand ami du Congo. Nous nous sommes associés à la lutte du peuple sud-africain jusqu’à obtenir ce qu’il attendait de ce combat, c'est-à-dire la libération de son pays. À nous de savoir tirer parti des leçons de cette icône. À l’église on dirait qu’il est saint et il était déjà saint avant de mourir. Il restera à jamais gravé dans l’histoire du Congo, et il est tout à fait normal que notre pays lui rende un tel hommage. »

Claude Ernest Ndalla, conseiller spécial du chef de l’État

« Pour moi, Mandela n’est pas mort. Il est avec nous en ce jour, et il sera toujours avec nous, dans la mesure où le combat qu’il a incarné n’est pas encore tout à fait terminé. Mandela a voulu emmener un peu de soleil et de sourire sur le visage des Sud-Africains. Il a réussi la première partie. La deuxième partie c’est l’héritage qu’il a laissé. En ce qui me concerne, lorsque j’étais en prison, par moment je me décourageais, mais lorsque je pensais au temps que Mandela a passé en prison, ça me donnait du courage, et je me disais qu’en suivant son exemple, on peut résister à tout. Mandela n’est pas seulement une icône mais c’est aussi un soutien, parce qu’il m’a soutenu dans les moments difficiles. La cérémonie d’aujourd’hui représente le minimum que le Congo puisse faire pour honorer Nelson Mandela, et honorer aussi la lutte de toute l’Afrique du Sud. »

L’amiral Ndongo Mokana, contrôleur général des armées 

« Nous sommes tous attristés. Lorsque nous pensons que le Congo, particulièrement le président de la République Denis Sassou N’Guesso, a beaucoup fait pour que les anciennes autorités de l’Afrique du Sud pensent à libérer Nelson Mandela. Nous aurions souhaité qu’il resta vivant pendant longtemps. Le monde entier est en train de se remémorer la grandeur et la bonté de cet homme, et le Congo qui a touché de près le problème de Mandela, ne pouvait pas être en reste des cérémonies d’hommage. »

Batouré Kane Niang, ambassadrice du Sénégal au Congo

« C’est un sentiment d’émotion et de tristesse qui m’anime. Le Sénégal, sous le mandat du président Abdou Diouf, a beaucoup soutenu la lutte contre l’apartheid. Toute jeune déjà, je voyais dans notre classe des écrits sur le tableau, indiquant : l’apartheid est un crime contre l’humanité. Ces écrits sont restés gravés dans nos mémoires, raison pour laquelle nous nous sommes attachés à Nelson Mandela. Aujourd’hui dans mon pays, la place publique de l’assemblée générale du Sénégal est baptisée place Soweto. C’est pour vous dire combien le peuple sénégalais porte le président Mandela dans son cœur et en fait une référence. Il est une source d’inspiration qui nous appelle à plus d’humilité. »

Komidor Njimoluh, ambassadeur du Cameroun au Congo

« Je suis de la génération des jeunes qui ont lapidé les ambassades de l’Afrique du Sud, et cassé les vitrines à l’époque de l’apartheid. Mandela pour nous représente non seulement un symbole, non seulement un exemple de résistance, mais aussi un symbole qui motivait nos actions contre l’apartheid. Nous suivons son exemple depuis qu’il était en prison. Après sa libération, Mandela est demeuré pour nous plus qu’un symbole, un exemple. Notre génération a hérité de Mandela, l’ardeur de l’action. Mandela n’est pas seulement un Africain, mais un être humain pour toute la planète. Il a apporté à l’humanité quelque chose de positif et c’est en l'honneur de l’Afrique et de la terre entière. »