Genre : formation des acteurs de la société civile sur les violences faites à l’égard des femmes

Lundi 9 Décembre 2013 - 17:36

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Le ministère de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement organise du 9 au 11 décembre à Brazzaville, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), un atelier de formation des membres du Réseau national des associations de lutte contre les violences sexospécifiques (Renalvisco)

Placé sous le thème « Intégration des différents acteurs dans la lutte contre les violences basées sur le genre », ce séminaire qui a démarré ce matin au Centre d’information des Nations unies, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan de travail de cette année du programme de coopération 2009-2013 entre le Congo et le Fnuap. Il permettra sans doute aux animateurs de ces ONG d’améliorer leurs capacités techniques d’intervention dans la lutte contre les violences ; de renforcer leurs compétences techniques dans le cadre d’une intégration des systèmes : mécanismes de référence entre les acteurs ; ainsi que de partager leurs expériences pratiques.

L’assistant du représentant du Fnuap au Congo, Benoît Libali, a rappelé que cet atelier était également l’occasion de montrer l’importance d’un réseau pour atteindre les résultats en matière de lutte contre les violences sexospécifiques. D’où la nécessité de réagir, de briser les murs du silence, d’accompagner les victimes, d’ester en justice, d'encadrer psychologiquement les victimes et les agresseurs. « Les enjeux de cette formation qui arrive à la suite et en complément à d’autres rencontres thématiques, participent aux efforts nationaux de lutte contre les violences, en application des engagements du Congo qui a adhéré à l’ensemble des conventions internationales puis contribue à l’accélération des progrès du Congo en matière de promotion des droits de l’homme en général et de ceux des groupes vulnérables (enfants, femmes, minorités) en particulier », a-t-il précisé.

Il s’est aussi félicité de l’action du ministère en charge des questions de la femme qui, en dépit de nombreux obstacles limitant son ambition, reste attaché aux engagements pris et poursuit ses appuis aux organisations de la société civile de lutte contre les violences sexospécifiques. « Grâce à ce partenariat, nous pouvons dire aux victimes, aujourd’hui, qu’il n’y a rien d’irréversible, rien de définitif, dans la souffrance. Pour le Fnuap, le Renalvisco est un pas immense dans la lutte pour les droits des femmes au Congo. Il faut le redynamiser et en faire un grand outil de progrès », a conclu Benoît Libali.

Présidant la cérémonie, le directeur de cabinet du ministre de la Promotion de la femme a précisé que cette formation constituait l’un des moyens les plus sûrs pour permettre aux membres de ce réseau de bien assurer leurs missions. Mesurant l’ampleur de la tâche qui leur incombe, Ludovic Oniangué les a exhortés à plus d’ardeur et d’assiduité lors des travaux, afin de capitaliser le maximum de savoirs possibles. Il a également rappelé que la violence contre les femmes et les filles était un problème de dimension universelle. Pour lui, au moins une femme sur trois dans le monde a été battue, contrainte d’avoir des rapports sexuels, ou a subi d’autres formes de sévices au cours de sa vie. « Les statistiques décrivent une situation effrayante en termes de conséquences sociales et sanitaires de la violence contre les femmes. Pour les femmes âgées de 15 à 44 ans, la violence est l’une des principales causes de décès et d’incapacité. L’on note cependant que les violences domestiques, notamment, le fait de battre les conjoints, constitue sans nul doute la forme la plus courante. Plusieurs rapports publiés par la Banque mondiale signalent que 20% des femmes ont été victimes d’abus commis par leur conjoint », a commenté le directeur de cabinet.

Le rapport sur le développement mondial indique que les violences familiales ont une incidence plus néfaste sur l’espérance de vie que le cancer du sein, le cancer du col de l’utérus et les accidents liés aux véhicules. D’après l’Organisation internationale des migrations, le trafic des femmes et d’enfants, qui se pratique le plus souvent à des fins d’esclavage sexuel, génère d’énormes profits. Ces violences se produisent de diverses manières, et ne sont pas vécues de la même façon, selon le contexte historique, le milieu social, culturel et économique.

Chacun de nous doit faire œuvre utile en vue de contribuer à l’éradication des violences

Décryptant la situation nationale, Ludovic Oniangué a indiqué qu’au Congo, comme en Afrique, particulièrement dans les zones de conflits, malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics pour éradiquer ce fléau, le phénomène persiste et s’amplifie. « Les différentes statistiques relevées au niveau des unités de prise en charge des victimes des violences dans notre pays, nous interpellent. Chacun de nous, partout où il se trouve, doit faire œuvre utile en vue de contribuer à l’éradication des cas de violences dans son cadre de vie familiale, professionnelle, sociale ou associative », a-t-il invité.

« Les différents acteurs doivent œuvrer en synergie pour lutter contre ce fléau qui constitue un véritable frein à l’émergence du pays », a-t-il insisté. Il a, par ailleurs, salué l’action de toutes les Agences du système des Nations unies, particulièrement le Fnuap pour son appui multiforme au programme du gouvernement dans le cadre de la lutte contre les violences.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

photo 1 : Les représentants officiels du ministère et du Fnuap. photo 2 : L'atelier de formation des membres du Réseau national des associations de lutte contre les violences sexospécifiques. crédit photo Adiac